Hector Pride alias Azazel [E.C]

I) Rise and Fall.

Azazel était né, avec ses frères et sœurs Princes de l’Enfer, au début des temps. Dès le départ, Azazel se présentait à la fois comme le plus secret et le plus avide de pouvoir. Dès son arrivée dans l’existence, il dissimula son visage derrière un masque de métal sans émotion. Personne, pas même ses six frères et sœurs ne savent à quoi il ressemble sous ce masque de métal. Se dissimulant dans les ténèbres les plus profondes de l’Enfer, de là, Azazel ruminait sa soif de pouvoir et son envie de dominer. Quoiqu’il semblât insaisissable, sa réputation ne mit pas longtemps à s’établir. Le Prince de l’orgueil, dès lors qu’il parcourait le monde, jetait l’orgueil sur les puissants de la terre et ainsi générait, ça et là, des tyrans avides de pouvoir qui servaient docilement ses intérêts, lui qui aspirait au plus profond de lui-même à diriger le monde en tirant les ficelles de ces pantins pathétiques qui se gonflait de fierté avec n’importe quel titre ou dignité ronflante. Ils n’étaient que des pions sur l’échiquier.

Pourtant, on ne le voyait quasiment jamais, on ne savait jamais où il était. Même pour ses frères et sœurs, avoir une entrevue avec Azazel était rare, il fallait piquer sa curiosité pour qu’il daignât voir quelqu’un, et ce n’était pas facile. L’appréciation de ses frères et sœurs était variable, bien qu’en réalité il les méprisait tous. Il louait par exemple le zèle au travail de Mammon, mais c’était pour mieux lui faire sentir qu’il était un genre de larbin doublé d’un ladre. Il appréciait Belial car elle pouvait lui être fort utile pour semer colère et discorde sur une nation, une ville ou une famille qu’il souhaitait éliminer ou jeter contre une autre. Cela ne l’empêchait pas de la prendre pour une hystérique complètement brouillonne. Il partageait avec Belphegor la patience et la capacité à savoir attendre et pourtant, il ne voyait en elle qu’une fainéante incapable de faire le nécessaire. Celui qu’il méprisait entre tous était naturellement Asmodée. En effet, pour Azazel, la luxure était le péché de la masse, donc, celui de la nullité par excellence. Il trouvait cela vulgaire, sans aucun raffinement, plus encore que l’argent. Il lui paraissait impensable qu’on puisse se damner pour une paire de seins, ou de beaux abdominaux, pour un plaisir de quelques heures pour les plus fanatiques, alors qu’il existait un met aussi fantastique que le pouvoir. Au reste, les deux frères avaient des caractères diamétralement opposé, Azazel était sérieux et ordonné, Asmodée joueur et chaotique.

En d’autres termes, ses congénères voyaient très peu ce frère occupé à tenir ses affaires et faire avancer ses plans dans le plus grand secret.

Puis, vint la guerre. Personne ne sait exactement comment elle fut déclarée, ou quel fut le Prince Démon qui en eut l’idée le premier. On sait en tout cas qu’elle ne vint pas d’Azazel et que, par conséquent, il trouva l’idée stupide. Les armées démoniaques étaient nombreuses et puissantes, mais il était clair dans l’esprit d’Azazel qu’une attaque aussi unilatérale, avec des objectifs aussi clairs du coté démoniaque, ne pouvait conduire qu’à l’union de toutes les autres races contre eux. Il fut donc peu actif dans la guerre et n’engagea jamais directement sa personne, excepté lors de la bataille finale qui vit leur défaite qu’il avait jugée inéluctable, même si l’union avait contenu les hordes démoniaques de justesse et avaient dû sacrifier leurs Anciens pour les renvoyer en enfer. Las, Azazel, avec tous les autres, avait chu et de ce jour, il ne pardonna à aucune des races ennemies de l’avoir contraint ainsi dans une prison infernale.

II) La Revanche en marche

Caché au plus profond de sa prison infernale, Azazel eut tout le temps de méditer et d’analyser le sortilège qui les maintenait enfermé en enfer. Grâce à son pouvoir d’analyse, il vit que le sortilège allait fatalement s’affaiblir avec le temps, laisser des failles par lesquelles les démons pourraient traverser. Il vit là l’opportunité de sa revanche. Si, lors de la dernière guerre, les démons avaient été, selon lui, impréparés et mal dirigés, il n’en serait pas de même cette fois-ci.

Azazel comptait leur faire payer de l’avoir enfermé, lui, le Prince au masque de fer, le Démon maître de l’orgueil. Il comptait bien être à la manœuvre et conquérir le pouvoir sur toutes les autres races. Mais, pour cela, il lui fallait une couverture. Une couverture que personne, pas même ses frères et sœurs, ne pourraient percer à jour. L’idée lui vint alors. Il allait se cacher en plein jour. La seule chose que l’on savait réellement sur Azazel était qu’il avait le visage masqué. Le Prince ôta donc son masque, du moins en partie, et il se cacha ainsi en plein jour. Prenant le nom d’Hector Pride, il amassa rapidement une fortune qu’il investi entièrement dans des terres en Braedon où il devint un propriétaire terrien respecté et assez mystérieux, puisqu’il ne sortait jamais de la maison vaste mais sobre qu’il s’était fait construire. Il lui arrivait de sortir en de rares occasions pour montrer qu’il était vivant.

Pour autant, lorsqu’il se dissimulait dans son vaste domaine, il ne restait pas inactif, et là, reprenant alors son masque de fer et son habit traditionnel, il sillonnait la terre pour mettre sur pied un vaste réseau d’espionnage et d’informateur, faisant de lui un acteur majeur du monde des voleurs et de la pègre d’Arcadia, à qui il vendait ses informations au plus offrant, utilisant des démons inférieurs pour passer des pactes à son profit, ne traitant en personne qu’avec les gens les plus puissants de l’île, qui eux même ne savaient pas qui il était et qui se cachait réellement derrière ce masque de fer.
En quelques temps, il avait bâti un réseau redoutable, usant de la corruption comme arme principale pour arriver à ses fins et obtenir les renseignements qu’il désirait.

La lutte directe n’avait pas fonctionné, alors le plan d’Azazel, le seul viable, selon lui, était de se dissimuler, de pourrir, de diviser avant, finalement, de frapper. Chacun devait à présent jouer sa partition, les idiots, comme les sages, tous devaient se plier à ses plans, qu’ils en soient conscients ou non.

Après tout, qui pouvait oser s’opposer à l’être le plus parfait de l’univers, c’est-à-dire, de son point de vue, lui-même.
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