It's a bird! It's a plane! It's coming right for us! RUN! [PV Claryss Duwed]

Soulagée qu'Alwin ne lui tienne pas rigueur du pire acte qu'elle ait pu faire de sa propre volonté, Claryss semblait balayé tous ces souvenirs pour se focaliser sur celui qu'elle admirait vraiment et pendant toute cette journée l'avait changée. Quand Alwin avait annoncé à Claryss que c'était tout pour aujourd'hui elle était déçue, mais ça restait de la déception joyeuse, dans le sens qu'elle aurait voulu voir encore d'autres animaux et espèces. Mais elle tombait de fatigue, donc elle ne se rebella pas et accepta d'un hochement de tête, pour suivre Alwin sagement à travers les bois. La nuit battait son plein, mais Claryss arrivait à voir quand elle se déplaçait grâce aux lucioles, elle adorait entendre, le vent à travers les branches et qui arrivait à l'atteindre pour lui souffler sur le visage. Toucher les écorces des arbres la faisait sourire et cette sensation sous ses doigts étaient si agréables. La bonne odeur des bois, qui s'insinuait dans son nez, elle gonflait ces poumons pour la sentir pour être sûr de ne pas oublier cette incroyable journée et nuit de découverte de la forêt de Woodpine.

Une fois grimpé en haut du petit abri, tout petit, mais qui ne déplaisait absolument pas à Claryss elle s'allongea sur ce qui semblait être un lit, avec les couvertures posées ici.

- Euh .. Comment dire .. J'adore ! Je suis une vrai aventurière !

L'endroit était quand même tout petit, Alwin serait-il obliger de dormir collé à Claryss c'est ce qu'elle se demandait et elle ne savait pas si elle devait engager le sujet, sachant qu'il s'en voulait déjà de l'avoir embrassée, elle ne voulait pas le gêner de nouveau, surtout si elle posait la question il risquerait de dire qu'il ne dormira pas, ou un truc du genre, mais Claryss voulait qu'il dorme avec elle, bien qu'elle n'aie jamais dormi avec un homme, mais sa présence la rassurerait. Ce n'est pas une trouillarde bien loin de là, mais dans un endroit qu'elle ne connaît pas c'est normal d'avoir une certaine appréhension, surtout que le vent souffle à travers la cabane ce qui la fait légèrement bougé. Claryss avait toujours continué à nier le fait qu'elle avait le vertige, mais là, elle ne pouvait pas le cacher bien longtemps vu la tête qu'elle faisait quand elle se pencha vers un petit encadrement de la cabane qui semblait être une fenêtre quand elle regarda en bas, son palpitant se mit à avoir une cadence très anormale, si bien qu'elle s'est assise en vitesse pour chercher l'air le plus rapidement possible. Les larmes de crise de panique s'emparait désormais d'elle. Elle avait besoin de quelque chose pour la rassurer, elle avait besoin d'une stabilité émotionnelle en ce moment.

- Désoler je pensais pouvoir te le cacher plus longtemps. Une princesse qui a le vertige, tu parles d'une princesse toi.

Dit elle en rigolant doucement, pas très fière de sa petite plaisanterie. Mais de l'humour et de l'ironie elle aussi, elle en a revendre, c'était Claryss après tout.

Les bois éternels, terre sacrée et mythique des elfes, des terres qui avaient bien failli Il sentit rapidement que Claryss était mal à l'aise malgré ses dires, il espérait que ça n'avait rien à coir avec ses actions d'un peu plus tôt, elle semblait chercher l'air extérieur, comme si elle voulait fuir un endroit qui lui avait été supportable auparavant.  Il l'observa en silence pour ne pas la brusquer, mais elle semblait avoir du mal à reprendre ses esprits, son expérience des crises de panique était limitée et elle aurait tout aussi bien put être malade qu'il aurait été tout aussi démuni. Il fut presque soulagé de l'entendre dire que c'était une question de vertige avec un petit rire nerveux, il prit au début un air franchement surpris, presque méfiant. Il avait en réalité du mal à envisager la possibilité, d'abord à cause de ce baiser toujours regrettable un peu plus tôt, mais aussi à cause du fait que c'était un dragon, avec des ailes et donc la capacité de voler depuis un petit moment. Mais le regard de Claryss ne portait aucune trace de mensonge ou de tromperie et son rire nerveux était difficile à interpréter comme autre chose que ce qu'il était. Ca ne devait pas être facile à avouer, ça devait être vu comme une tare par ses semblables que de ne pouvoir profiter de la chance unique de fendre les cieux sans craindre pour sa vie. Il aurait sans doute hurlé de rire en temps normal, un dragon qui as peur du vide ressemblait au début d'une mauvaise plaisanterie racontée au détour d'un comptoir. Mais face à la détresse visible de Claryss, son cœur se serra un peu.

-Je dirait plutôt que tu es le dragon le plus atypique que j'ai croisé, le seul d'ailleurs.

Il n'était pas assez crédule pour penser que c'était un trait commun à leur peuple bien sûr, comme les elfes dotés du pouvoir du feu, peu devaient être les dragons partageant ce trait. Il ressentait une profonde empathie pour elle, pour un elfe, être doté du pouvoir du feu était une malédiction, car elle réveille en eux une peur primaire et celà rends ce pouvoir d'autant plus difficile à développer, sans oublier que la surveillance constante dont ils font l'objet n'y encourage pas, le monde est d'une cruauté sans nom avec ceux qui ne rentrent pas dans le moule. Il le sait car il as toujours tout fait pour y adhérer, pour plier juste assez pour rentrer dans les bonnes cases. On as tous besoin d'appartenir à une groupe ou à quelque chose et d'en chasser ceux qui ne sont pas conformes, c'est la nature des choses, il l'a toujours pensé. Et pourtant, ce soir il fait bien plus d'actions répréhensibles qu'au cour de sa vie entière, il as beau se dire qu'il agit pour les bonnes raisons, il sait que si quoi que ce soit sort d'ici, il en sera fini de lui, qu'il se retrouvera seul et que sa famille sera déshonorée.

-J'adorait grimper les arbres plus jeunes, je n'ai jamais ressenti ce qu'était le vertige. J'ai toujours été le courageux de la famille.

Même si dans le fonds il avait souvent été le plus lâche, ou le plus conformiste en tout cas.

-Essayes de prendre de grandes respirations, ferme les yeux et visualise un endroit qui te rends heureux.

Il n'était pas expert en crise de panique, mais il connaissait le stress et le besoin de maîtrise, de contrôle. Il n'était pas le plus doué dans l'exercice, mais des satyres lui avaient appris deux trois trucs, notamment la méditation. Il prit position, les jambes en tailleur, et fixa le regard de Claryss, ses mains imprimèrent le mouvement d'ne respiration calme dont le seul mouvement était trahi par son ventre qui se gonflait et se dégonflait au rythme de ses respirations. On lui avait dit qu'avec assez de maîtrise de l'exercice, une simple respiration régulière suffisait à apaiser l'âme, pour lui les résultats n'étaient pas toujours au top, mais qui savait les bienfaits que ça aurait pour Claryss, chacun avait une sensibilité différente à ce genre d'autosuggestion mentale.

-Imagine de l'eau qui circule de bas en haut à chacune des tes inspirations ou expirations.

Pleins de fois Claryss préférait traverser les territoires à pied. Au château royal, jamais le personnel censé lui apprendre à se battre, voler, maîtriser le feu, maîtriser le bouclier d'écaille n'avait pris la peine de lui faire suivre des cours, toute sa vie elle a dû apprendre par elle-même, en lisant, en s'entraînant. Les vertiges sont arrivés à son dixième anniversaire. La relation entre le peuple et la royauté était au plus mal. Dès que Claryss passait les murs du château elle était espionnée, poursuivit, c'était un véritable enfer elle a subi des traumatismes qu'elle n'oserait jamais avouer à quiconque. Mais là en étant en pleine crise de vertige juste avant elle se sent de dévoiler à Alwin la cause de ces vertiges tout simplement qu'elle pense être un petit peu attachée à lui enfin c'est ce qu'elle pense en cette fin de soirée avec une journée bien remplie à son actif. Sans oublier les différentes émotions par lesquelles elle est passée par de vraies montagnes russes. Il a fallu à Claryss beaucoup de courage pour passer outre les menaces sur la vie des habitants du palais royal, tous étaient concernés. Tous étaient menacés et encore plus Claryss qui était si vulnérable, sans défense. Alors, elle se lance dans l'espoir qu'Alwin pourrait peut-être la comprendre et sûrement pouvoir la conseiller pour mettre les vertiges de côté.

- Il y a de ça sept ans, le peuple et les membres de la royauté étaient en sacré conflit. Le peuple en voulait vraiment à la royauté en disant qu'il se servait d'eux et que les richesses étaient inégalement répartis dans le royaume ce qui était la vérité après tout ...

Elle fait une légère pause. Puis elle reprend de plus belle en passant une main dans ses cheveux pour les caler derrière son oreille.

- J'étais vraiment très faible à cette époque et pourtant je défiais sans arrêt mon père en sortant du château. Mais un jour tout ça c'est retourné contre moi. Un homme d'une trentaine d'années, s'est transformé devant moi et m'a attrapé avec ces griffes.

Les larmes semblent monter au visage de Claryss quand elle raconte cette histoire, qui est digne d'un véritable traumatisme; elle a en jamais parlé à personne. Pourquoi à Alwin elle voulait tant qu'il soit au courant.

- Il s'est mis à voler très haut dans le ciel, tellement haut qu'un moment je me suis senti suffoqué sous la forme humaine. Puis il m'a lâché et j'étais littéralement en train de tomber dans le vide. J'aurais pu voler tu me dirais mais ... A cet âge là, je ne savais pas voler alors voilà, je suis tombé jusqu'à ce que mon frère réussisse à me rattraper.

Claryss a fini son histoire, elle ne sait même pas rendu compte que des larmes avaient roulé le long de ces joues, dans l'obscurité elle espère secrètement qu'Alwin ne les a pas remarqués. Le fait d'entendre Alwin dire qu'il était courageux, rend Claryss très envieuse, elle aurait aimé être comme elle, elle a tout donné pour aujourd'hui vaincre ces peurs, apprendre à voler sans l'aide de personne. Mais elle se sent toujours aussi faible. En appliquant les conseils d'Alwin, Claryss se sentait déjà beaucoup mieux que demander de plus d'être soutenus par quelqu'un surtout que Claryss n'a jamais été soutenus par qui que ce soit, sa famille l'ayant renié en partie. Claryss essayait de s'empêcher de sourire, si elle imaginait l'eau elle imaginait immédiatement le bruit aussi, ce qui donne très envie d'aller aux toilettes. Essuyant son visage humide, elle éclata de rire soudainement.

- Oh non ! Pas l'eau ça me donne envie d'aller aux toilettes

Plaisante-elle, Claryss grâce à Alwin avait su mettre ces démons derrière elle et le temps d'une journée, d'une soirée elle avait pu se sentir à sa place enfin dans ce monde.

Le récit était bien évidement terrifiant, difficile d'imaginer l'horreur de tomber vers sa mort, incapable de freiner sa chute, hurlant inutilement avant de se taire une fois écrasé au sol. Alwin n'avait pas cette peur inconsciente des hauteur, mais il aurait été bien idiot de ne pas pouvoir se représenter la chose, la pire mort est sans doute celle que l'on voit venir sans pouvoir l'éviter, la plus douce celle qui nous prends sans prévenir. Il avait frôlé la mort il y as peu, entre les mains d'une sirène, il se souvenait très bien de la terreur et de l'impuissance, paralysé par son chant envoutant. Cela n'avait rien à voir avec les dangers qu'il rencontrait au quotidien, des dangers auxquels il pouvait réagir, s'adapter, contre lesquels il pouvait s'armer, il n'y avait sans doute rien de pire que l'impuissance face à la mort. Alwin s'était toujours considéré maître de ce dernier de la direction que prendrait sa vie éternelle, mais le temps qui passait était déjà là pour lui rappeler que ce serait loin d'être aussi simple, que certaine choses faisaient partie de lui, dictaient ses choix, et qu'il pouvait bien mourir demain, il était jeune pour sa race, mais il le comprenait déjà. Il ne pouvait que maudire les dieux et faire de son mieux, mais il ne décidait pas de tout.

Alwin, malgré le fait qu'il soit quelqu'un de brut, as toujours été fondamentalement bon, apporter son support à ceux qui en ont besoin est pour lui de la simple compassion, un sentiment naturel, ses parents lui ont appris à faire preuve de bonté. Et si il n'est pas toujours le meilleur élève de ses géniteurs, il as toujours à cœur de ne pas leur faire honte, de satisfaire leurs exigences, mêmes celles qu'ils n'ont jamais eues. Être un fils modèle dont il peuvent être fier, il as la responsabilité de leur nom, de l'héritage des Ruewen, et il le sait plus que quiconque, il est souvent dur avec les autres et lui-même, mais si il ne se montre pas exigeant à quoi bon faire des efforts? C'est quelque chose que sa sœur n'a jamais sut envisager, peut-être par ce qu'il l'a toujours surprotégée, peut-être par ce qu'il l'avait empêchée de se confronter à la vie comme lui l'avait fait. Mais il sait que ce n'est pas vraiment du courage qui l'a toujours poussé à faire ces choses, c'est sa peur viscérale de ne pas être à la hauteur, de faire honte, qui le dirige souvent. Alwin as en réalité souvent bien agit pour les mauvaises raisons.

La plaisanterie de Claryss parvient à briser sa concentration, il as l'habitude de faire face à lui-même dans ce genre d'exercice, mais l'incongruité de la déclaration dans une situation qui était devenue très sérieuse l'empêcha totalement de rassembler le moindre iota de volonté nécessaire à l'exercice de méditation. Il se plia en avant en se pinçant le haut du nez dans un effort vain de ne pas rire, ses épaules s'agitant alors que le fou rire le prenait.

-Un dragon très atypique en effet.

Il ne put retenir plus longtemps son fou rire et il bascula en arrière alors qu'il éclatait de rire. Ce n'était pas que la blague était particulièrement bonne, mais elle était arrivée de manière si étrange qu'il ne l'avait pas vue venir un seul instant.

-Tu es en forêt, il n'y as pas de latrines dans le coin, y'a des buissons par contre. Le confort châtelain ne fait pas partie de la visite milady.

[quote="Claryss Duwed"]