Into the Wood [pv Juliana Ruewen]

Into the Wood

Juliana Ruewen φ Erik Asulf

Les oiseaux piaffaient dans un concert mélodieux, composant un orchestre invisible, caché derrière les branches recouvertes de verdures. C’était comme se croire dans un de ces magasin pour animaux, où les volatiles en cages, criaient leur désespoir à l’unisson. Mais ici, il faisait bon. Doux soleil qui réchauffait aussi bien la cime des arbres que l’air filtré entre ces colonnes végétales, petite brise qui caressait la peau comme un chiffon de soie. Tout ici respirait le bien être, motivant bien tout le monde, surtout à la faune, à profiter de cet instant d’après midi.

On entendait à peine le bruit des bottes qui écrasaient sans remords feuilles et brindilles sur les chemins de terre. Rien ne semblait venir perturber cet instant de paix, faisant bien oublier tous les soucis que l’on pouvait connaitre ici. La silhouette qui passait par là, n’était qu’un fantôme, une ombre quasi silencieuse, dont on ne ferait trop cas. Tant mieux pour elle, elle pouvait se mouvoir, avancer sans être inquiété. Mais si on ne fit trop attention à elle, l’ombre était aux aguets. L’homme à la solide carrure, ne faisait que profiter de l’orchestre symphonique qui animais ces bois. Il semblait entendre ce que l’on ne percevait, et voyait ce qui échappait. Comme les chats, ses yeux semblaient scruter l’invisible, examiner des choses à peine perceptibles sur le sol poussiéreux, ou la flore sauvage.

Il se mit accroupie pour regarder de plus près, le vieux chemin presque effacé, comme s’il voulait examiner une fourmi. Ses narines se retroussèrent, il renifla avec une étrange grimace. C’était fin, mais violent. Son odorat lui piquait un peu, comme si on avait versé du poivre ici. Il plaça sa main sur le sol, cherchant à percevoir quelque chose par le toucher. Un simple contact semblait suffi à lui communiquer une centaine d’information. Chauffait-il ou bien au contrait, s’éloignait-il trop de son objectif ? Il cherchait tellement à percer ce mystère, à trouver l’introuvable qu’il commit en cet instant, l’erreur de focaliser toute sa concentration sur une seule et même chose.
Tous ses radars furent braqués vers un même point, désireux de découvrir un indice, n’importe quoi. Ce qui l’obligea à baisser momentanément sa garde et ne plus trop faire attention à ce qu’il se passait autour de lui. Mauvaise idée, sachant qu’il se trouvait à un tournant, et que la vision n’était pas très bonne ainsi pour voir arriver quoi que ce soit.

Et quand cela arrivait, il était déjà trop tard. Asulf perçu au dernier moment du mouvement. Le sol qui vibrait sous ses pieds, le son des pas rapides qui arrivaient droit sur lui. Il se maudit de se laisser surprendre et se dépêchai alors pour se redresser et se retourner pour percevoir la personne en approche. Hélas, c’était trop tard, à peine fut-il retourné pour voir le chemin qu’il perçu vraiment au dernier moment, quelqu’un lui foncer dessus et manquer de le faire tomber. Se maîtrisant, le loup chercha surtout à rattraper l’inconnu, qui manquait de les faires tomber tous les deux, criant sous l’effet de la surprise :

"Attention !"

Retourner aussi près du territoire des elfes ? Oui c’est ce que faisait Juliana, elle avait besoin de retrouver des endroits qui lui sont familiers. De jour en jour, elle avait l’impression de tourner en rond, elle ne savait pas où aller. De temps en temps elle rencontrait des gens avec qui elle finissait par sympathiser, parfois elle faisait un bout de chemin avec eux. Cependant, elle se sentait toujours aussi seule, il faut dire qu’elle en était responsable, ignorant les appels de son cristal, quand elle voyait que c’était son meilleur ami qui essayait de la contacter. Une partie d’elle lui disait de répondre, mais l’autre était catégorique, il fallait l’oublier. Comment oublier la personne qu’on aime le plus au monde ? La réponse est simple, c’est impossible et au fond d’elle, elle le savait, mais elle s’obstinait. En venant aussi près de chez elle, il y avait toujours un risque qu’elle tombe sur lui, mais bon au pire elle fuirait ou alors elle lui ferait face, elle agirait sur le moment. La jeune elfe ne faisait pas attention ou elle allait, ou ce qu’il y avait autour d’elle, ce qui était tout à fait irresponsable, elle le savait. Soudain, elle bouscula quelqu’un, elle perdit l’équilibre, mais fut rattraper par un homme, elle frissonna quand il se mit à crier et elle se remit debout. « Je suis désolé, c’est ma faute, je ne regardais pas ou j’allais. » Il fallait qu’elle respire, c’était un accident, puis cet inconnu ne lui voulait peut-être pas de mal. « Merci de m’avoir rattrapé, mais qui êtes-vous ? » Elle était peut-être mal placée pour lui demander en premier, mais bon. Si ça se trouve elle était face à quelqu’un de dangereux, pour le moment elle ne pouvait pas le savoir et elle ne saurait même pas déduire son espèce, après tout elle-même on ne pouvait pas deviner qu’elle était une elfe, c’était parfois des choses compliqués à savoir.

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Juliana Ruewen φ Erik Asulf

Erik rattrapa juste à temps la jeune femme. Alors que c’était elle qui lui fonçait dessus, elle n’ébranla pas le moins du monde le lycanthrope. Il était bien plus solide et imposant, rien que sous forme humaine et vit donc l’inconnue se plaquer contre lui et glisser au tour de lui comme une voiture de course heurtant un mur. Bon, n’étant pas à son meilleur équilibre, il avait reculé d’un pied, mais a prit très vite appuie pour ne pas chavirer comme un chalutier. Il ne lui fit aucun reproche. Pourtant, il était d’accord de dire qu’effectivement, c’était sa faute, ayant foncer droit sur lui, mais loin d’être un pourri gueulard qui avait le reproche facile, Erik avait une approche plus diplomatique dû à son caractère humble.

"Ne vous en faites pas, je n’ai pas fait attention non plus à ce qui arrivait sur moi. Erreur classique."

Laissant passer l’émotion, Erik fut surpris par la question de la demoiselle, alors qu’elle n’avait rien de surprenante. Juste qu’il ne s’attendait pas à ce genre de demande dans pareille situation. D’ordinaire, on s’excuse, puit on rit et chacun partait de son côté, mais la demoiselle se montra curieuse sur son identité comme si c’était lui qui fut venu la brusquer. Sur le coup, Erik ne sut trop comment réagir, mais se laissa entrainer à lui répondre.

"Erik Asulf enchanté. Et a qui ais-je l’honneur ?"

Il se demandait si c’était dû à l’impulsivité de la jeunesse, ou bien si elle se méfiait de lui pour une raison inconnue. Ou alors tout ceci n’était qu’un stratagème pour l’aborder. Dans son métier, il avait déjà presque tout vu.

Apparemment il ne semblait pas en colère contre elle, Juliana était soulagé, elle n’était pas être en conflit, comme beaucoup sûrement. « Du moment qu’aucun de nous ne s’est fait mal, c’est le plus important. » D’un côté vu la carrure de cet homme, ce n’est pas elle qui risquait de lui faire mal en le bousculant. On lui avait souvent fait la remarque qu’elle était légère, c’est peut-être pour ça qu’on a tendance à la qualifier de fragile, pourtant elle ne l’était pas tant que ça. C’était aussi une acrobate qui sautait des arbres sans soucis, en atterrissant généralement sur quelqu’un qu’elle connaissait, c’est quelque chose qui l’amusait beaucoup. Tant de souvenirs, des choses qui lui manquaient, en réalité, elle parlait parfois à certains de ses proches, il y en avait qu’un seul qu’elle évitait. « Je m’appelle Juliana Ruewen. » Pour le moment elle ne précisait pas qu’elle était une elfe, peut être que s’il lui posait la question, elle lui dirait. D’ailleurs est ce qu’il était un homme ordinaire ou autre chose, c’est parfois dur de deviner, même souvent en fait. « Vous êtes proches du royaume des Elfes et de celui des nymphes et Satyres, vous faites partie de l’un d’eux. » Oui elle y allait au culot, après c’est vrai que tout le monde était libre d’aller là ou il voulait. En tout cas s si c’était un elfe, elle ne l’avait jamais vu. Elle savait bien qu’avec sa question, elle devrait probablement lui révéler sa propre nature et en y réfléchissant ça ne la dérangeait pas plus que ça. Elle n’avait pas honte de ce qu’elle au contraire, puis elle n’était pas dangereuse, comme la plupart des gens de son peuple. Juliana n’était pas inoffensive après, elle pouvait se battre si elle était danger, l’avantage d’avoir un don comme le sien ça pouvait l’aider dans les moments délicats.

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Juliana Ruewen φ Erik Asulf

Erik fut plus surpris qu’autre chose, et il n’était pas connu pour être quelqu’un de nature à sang chaud. D’ailleurs, il faisait un maximum pour se contrôler. Car contrairement aux loups garous « sang-pur », la moindre contrariété pouvait le faire basculer et devenir une bête sanguinaire avec un peu de malchance. Il faisait donc son maximum pour maîtriser sa bête intérieure et garder ainsi, un certain contrôle. Et puis, c’était un homme plutôt rationnel. Quand il eut confirmation quasi de suite qu’il n’y avait aucun danger, que ce ne fut qu’un bête incident, il retrouva immédiatement son calme et voulu plus en rire que venir y faire le moindre reproche. D’ailleurs, à la remarque de la jeune femme, il en lâcha un :

"Je confirme, il serait bête de finir aux urgences pour ça."

Que pouvait-elle être ? Le lycan était curieux de deviner la nature de la jeune joggeuse. Il usa de son flaire, mais ne perçut aucune odeur particulière. Elle pouvait se confondre avec de nombreuses espèces. Mince alors ! Elle ne semblait pas hostile, juste qu’Erik aurait aimé savoir à qui, il pouvait avoir à faire. Déjà, elle se présentait sous son nom, Juliana Ruewen. Le détective fouilla dans sa mémoire et pour le moment, ce patronyme ne lui disait rien. Il aurait pu tomber sur une fille de notable allez savoir, cela l’aurait amusé.
Parlant de savoir ce que l’autre était, la coureuse le devança. Enfin, elle le fit de manière que le lycanthrope jugea maladroite, mais amusante aussi. Il pourrait retorquer que c’était elle la détective en réalité, mais comme elle ne devait pas se douter de sa profession. Une apprentie en herbe sans doute. En tout cas, l’homme en ria bien. Il s’imagina un bref instant ressembler à un de ces satyres cornues ou de ces amoureux des arbres. Cela ne lui scierait guère mais permettrait quelques belles caricatures à son encontre. Il en connaissait un ou deux qui ne se priverait pas.

"Est-ce obligé d’être d’un des peuples pour prendre l’air sur son territoire ?" La question étant faite sur le ton de la plaisanterie.

Chaque race avait effectivement son territoire. Et quand Erik y songea, cela le déprima un peu. Etant un semi, il n’était reconnu et encore moins apprécié par ses paires. Il n’avait aucune meute, aucun clan si ce n’est son oncle humain et ses quelques amis. Sa mère était devenue folle et son père… Il ne la jamais connu et visiblement, n’appréciait l’idée d’avoir un fils semi bâtard. Erik était sans territoire. Voilà pourquoi il vivait à Braedon. Là-bas, les peuples se mélangeaient plus facilement et il ne risquait pas d’être un intru pour qui que ce soit. En tout cas, il n’eut jamais l’intention de faire de cette situation, une faiblesse. Au contraire, il y vit une opportunité, une chance de voir au-delà des clivages entre peuples et se sentir proches d’eux même si ces derniers pouvaient ne pas le vouloir.

"En réalité je suis de Braedon, mais je suis ici pour le boulot. Et vous, vous êtes du coin ?"

« Il en faudrait plus pour finir au centre de soins. » Même si elle donnait l’impression de pouvoir être brisée facilement, il en fallait plus à Juliana pour se faire mal. Après cela dépendait des blessures, comme le feu, c’était vraiment douloureux et là ça pouvait s’aggraver. De toute façon c’était ça la vie, personne n’était à l’abri d’une attaque, d’une blessure, elle le savait, peut être qu’elle prenait des risques à voyager seule, mais bon ça lui importait peu. « Non ce n’est pas une obligation, mais je suis juste curieuse. » Pourtant elle savait que les gens ne dévoilaient pas forcément de quelles espèces ils étaient, ce qui était compréhensible. Bon de toute évidence, ça n’était pas un elfe ou un satyre, du moins elle avait compris ça dans sa réponse, après peut être qu’il essayait de l’induire en erreur. D’un côté chaque personne ne vivait pas forcément dans le même royaume que ces congénères. « Vous êtes de Braedon, je m’y rends souvent, c’est un bon lieu de rencontre. J’aime bien voir des amis ou m’arrêter à l’auberge. » C’était aussi un endroit sympa pour se poser sans prendre trop de risques. « Oui je suis du coin, mais je me déplace beaucoup en ce moment, vous savez le besoin de changer d’air. » Elle n’allait pas donner ses raisons, elle en avait déjà beaucoup dit. « Vous dites que vous êtes ici pour le boulot, et en quoi consiste-t-il ? » Cet inconnu avait attisé la curiosité de la jeune elfe, elle savait être attentive et elle voulait savoir. Après libre à son interlocuteur de lui dire la vérité ou pas. Pour le moment, elle ne se sentait pas en danger, Erik, au premier abord ne semblait pas être menaçant, ou alors il cachait bien son jeu. Elle n’avait pas envie de se méfier de toutes les personnes qu’elle pouvait rencontrer.

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Juliana Ruewen φ Erik Asulf

Comme quoi, on ne pouvait pas savoir comment les choses se passeraient. Ce qui ne fut qu’une simple bousculade qui serait vite oublier et chacun reprenant son chemin, se transforma en échange. Erik n’avait rien contre, c’était quelqu’un de très sociable, aimant discuter, renseigner et aider son prochain. Cette attitude pouvait le rendre quelque fois naïf, mais son métier lui apprit bien la méfiance. Après tout, un détective privé attirait facilement la méfiance, la curiosité et les mauvaises attentions de certains, voulant vous mettre des bâtons dans les roues. Si avec son flaire, le lycanthrope ne pouvait sentir de quelle espèce était Juliana, il ne sentait ni peur, ni mauvaise intention, mais il fallait tout de même faire attention.

"Oui c’est vrai. Un endroit parfait pour les rencontres et les sorties." Et surtout, pour les parias comme lui, ceux n’ayant aucun attache pour le moindre peuple. Pour ceci pour eux, trop cela pour l’autre, le semi avait du mal à trouver sa place, et ce lieu qui semblait neutre, était le meilleur choix possible.

La jeune femme avoua être du coin. Possible elfe ou Satyre. Ou quelqu’un d’une autre race venant s’installer ici. C’était possible, même s’il doutait que la présence d’une étrangère permanente soit toujours bien vue. Quand vous étiez un semi rejeté, c’était facile de voir de la méfiance partout.

"Je comprends, il m’arrive de bouger beaucoup aussi pour diverses raisons. Tant qu’on a le droit de bouger justement et se balader librement, autant en profiter." Petit sourire au coin.

Il était vrai qu’Arcadia bénéficiait de la paix, malgré quelques petites tensions. Quelque soit la nature d’Erik, il se battrait au mieux pour préserver cette paix. Être garde, soldat, serait une solution, mais ce serait se ranger dans un camp et si ce dernier souhaitait la conquête du reste de l’île… Être détective lui permît de garder son indépendance, de choisir ses missions, leur dénouement. Être le mieux informer de ce qu’il se passer. Ce n’était pas toujours simple, et il lui arrivait de douter quelques fois, mais tant qu’il restait fidèle à ses convictions.
Parlant de métier, Juliana se montra curieuse sur sa profession. Il était vrai qu’Erik eut avouer être là pour le boulot, cependant il se maudit d’avoir dit cela. En temps normal il parlerait sans mal de son métier, mais quand on était sur une affaire… Dire ce qu’on faisait à un inconnu serait idiot, car la personne pourrait être là justement pour nuire à l’affaire. Ou si une personne innocente avait vent de quelques informations, elle pourrait être en danger. Le mieux serait d’en dire, mais pas trop. Juste cacher le plus important.

"J’aide les gens dans de nombreux domaines. Je suis détective en réalité et j’interviens surtout dans de petites histoires."

Il était vrai qu’on faisait appel à lui et à d’autres sans doute, pour des cas qui ferait bien rire. Animaux disparus, objet précieux perdus, doute sur la fidélité de son conjoint etc. Mais il ne fallait pas tout repousser, on devait bien commencer par de petits boulots pour gagner en renommer et faire des missions plus… Importante. Mais ça, c’était surtout à ses débuts, là il était sur quelque chose de plus important que la perte d’une bague ou d’un chaton, juste qu’il valait mieux ne pas le crier sur les toits. Sur un ton un peu amusé quand même, et aussi par habitude professionnelle, il sortie de sa poche un petit bout de carton qu’il tendit à la jeune femme.

"Tenez, si un jour vous avez besoin d’aide aussi."

« Oui même si ailleurs on fait aussi des rencontres, la preuve ici même. » Après c’était soi des bonnes ou des mauvaises rencontres. Pour le moment ça se passait bien, Juliana n’avait pas de mauvais pressentiment concernant Erik. Elle avait eu une petite appréhension au début, mais au final, elle s’était détendue, et ça s’était transformé en discussion. Finalement partir de chez elle, ça avait de bons côtés, depuis quelques temps, elle faisait des rencontres, et elle était toujours en vie. « Vous avez raison, on a le droit d’aller ou en veux, ce n’est pas parce qu’il y a des royaumes qu’on n’a pas le droit de se mélanger. » Après elle savait que certaines personnes n’aimaient pas se mélanger et que les hybrides n’étaient pas forcément appréciés. C’est quelque chose qu’elle ne comprenait pas, tout le monde était comme il était, on ne devrait pas juger sur la famille ou l’espèce, ou encore les traditions qu’elle a toujours en travers de la gorge.

« C’est bien d’aider les autres, je crois qu’on a tous besoin d’aide un jour ou l’autre. » Elle-même en avait peut-être besoin, elle avait surtout besoin d’oublier ses sentiments, mais ça c’était impossible. Puis au fond est ce que ce serait une bonne de renier ses propres sentiments ? Elle n’en était pas sûre. « Au moins, vous vous rendez utile, Je suis éleveuse, je m’occupe des animaux, même si en ce moment ce n’est plus le cas, mais bon j’ai ma famille qui s’en occupe. » C’était leur refuge, et elle aimait ça, ça lui manquait, parfois en voyageant, elle aidait les animaux blessés, du moins du mieux qu’elle pouvait. Elle prit le bout de carton qui lui tendit son interlocuteur. « Merci, même si un jour j’en aurais peut-être besoin pour disparaître, enfin si quelqu’un me cherchait. » Enfin elle n’en était pas convaincue, puis elle donnait quand même des nouvelles à sa famille, c’était la moindre des choses. Peut être qu’elle ne devrait pas trop en dire à un inconnu, mais parfois elle se demandait si c’était vraiment utile de se taire, de tout garder pour soi.

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Juliana Ruewen φ Erik Asulf

Sûr, on pouvait faire des rencontres partout, mais Braedon facilitait bien les choses il fallait l’avouer. Même si les autres royaumes restaient ouverts à tout le monde, il était déjà arrivé au lycanthrope de se faire mal accueillir. Parfois, c’était lié à son travail. Voir débarquer un détective pour vous poser des questions souvent personnelles, n’était pas toujours plaisant, mais souvent on se méfiait de lui à cause de son sang. Quant on voyait arrivé quelqu’un d’une autre race, on grognait, on prenait ses gardes. On se demandait que venait faire ici cet intrus. Et quant il était sur la terre des autres garous, voir un semi ne plaisait pas. Un poids mort ou tout autre idées reçus qui poussait à le garder à l’écart. Alors qu’à Braedon, on pouvait avoir un apriori sur lui, mais on ne le rejetait pas pour autant.

Il ne savait pas si Julianna disait cela sur l’aide par sincérité, ou courtoisie. Ou petite pensée philosophique comme celles qu’on songeait sur le moment, mais qui étaient vite oublié. Erik était un loup solitaire, sans meute. Mais ce serait mentir que dire qu’il n’avait besoin de l’aide de personne. Car s’il ne pouvait compter sur l’aide d’un groupe de loup pour le soutenir, il bénéficiait sur celui de quelques proches.

"Exactement, et même l’aide peut venir de n’importe qui. Il ne faut pas toujours rejeter la main qu’on nous tend."

Elle peut venir d’un inconnu, de quelqu’un en qui on aurait des préjugés et que jamais on aurait suspecté le soutient à un moment difficile. Le loup-garou a déjà reçu de l’aide de toutes sortes de gens, quelques soit leur milieu ou leur sang. Il apprenait depuis tout jeune à voir le meilleur et le potentiel en chacun, même si aujourd’hui cela restait difficile. En tout cas, ceci lui avait enseigner à ne jamais se fier aux apparences, qualité fort utile pour son métier.

"Eleveuse ? Eleveuse en quoi ? Et pourquoi avoir arrêter ?"

Erik devait être aussi curieux que l’elfe. Quand on lui parlait, les mots ne finissaient pas dans l’oreille d’un sourd. Il faisait attention aux détails et quand il entendait quelque chose qui fit vibrer ses oreilles, il bondissait dessus, posant des questions, voulant en savoir un peu plus, ne se rendant pas toujours compte parfois du franc parler de ses demandes. Il lâcha un sourire se rendant compte qu’il devait toucher trop à l’intime alors que même Julianna ne faisait partie d’aucune de ses enquêtes. Mais comme il s’intéressait facilement aux gens aussi, aimant en apprendre le plus possible sur son prochain.

"Excusez-moi, défaut professionnel Je comprendrais que vous ne voudriez pas répondre." Avec sa nature accoupler à son métier, difficile de ne pas poser des questions pouvant être embarrassante. A moins que la jeune femme donne une preuve qu’elle soit liée à son affaire en cours, elle n’avait aucune raison de se livrer au garou.
Néanmoins, quand elle récupéra la carte, elle disait quelque chose qui tilta le brun. Comme on disait, les mots ne tombaient pas dans l’oreille d’un sourd. Et si certains, ayant capter ses dires se seraient contenter de vite zapper, le prenant plus pour une plaisanterie, voilà qui ne sera pas le cas de notre ami. Il n’y avait pas que le côté professionnel qui s’exprimait là, il y avait aussi celui de l’homme soucieux, en alerte, qui avait sentit un danger et se préparait à intervenir.

"Pour disparaitre ? Que voulez-vous dire ?" Peut-être avait-il mal comprit et s’imaginait de suite quelque chose. Cependant, Erik fit un rapide tableau avec tout ce qu’il venait d’apprendre et émit mentalement une hypothèse. Peut-être s’alarmait-il pour rien, mais quand on percevait la détresse de quelqu’un, il serait stupide de l’ignorait, et ce ne serait pas son genre non plus. "Encontrez-vous quelques difficultés ? Des gens vous causent du tort ?"

« Je suis d’accord, mais après, on peut être méfiant, on ne sait pas sur qui on peut tomber. » Juliana n’était pas contre un peu d’aide, mais si elle était aidée par quelqu’un qui faisait du mal à d’autres, ou était violent, elle n’accepterait pas ou alors il faut vraiment qu’elle n’ait pas le choix. Une chose est sûre, la jeune elfe aimait beaucoup parler de son métier, pour elle c’était passionnant. « Ne vous inquiétez pas, il n’y a pas de mal à être curieux. Dans ma famille, on a un refuse et on s’occupe de toutes sortes d’animaux. Parfois il arrive même qu’on soigne des animaux sauvages, ils s’attachent même à nous. » Elle arrivait à créer des liens avec les animaux, ça semblait parfois plus facile qu’avec d’autres espèces. « Je n’ai pas réellement arrêter, disons que j’ai décidé de voyager un peu. » Ce qui était en partie vraie, elle allait bien revenir un jour ou l’autre, elle ne pouvait pas partir pour toujours. Les animaux dont elle s’occupait lui manquait, ses amis aussi, sa famille, bien sûr, elle leur donnait des nouvelles de temps en temps, ça faisait plusieurs semaines, elle ne pouvait pas continuer à faire la morte. Heureusement qu’elle avait toujours le cristal pour communiquer, même si elle évitait les appels d’un certain elfe.

« Des difficultés, on peut dire ça, oh rien qui menace ma vie, cela va peut-être vous paraître idiot, mais c’est plutôt des histoires de sentiments. » Des histoires de cœurs, Juliana se sentait un peu honteuse d’être partie comme ça, elle se disait qu’elle avait sans doute fait de la peine à quelques personnes. Peut être qu’on allait la juger, mais ça à la limite qu’est ce que ça lui importait, puis elle ne devait pas être aussi important chez son peuple, son absence passerait peut-être inaperçu. « De toute façon, je reviendrais chez moi un jour ou l’autre, j’ai juste besoin de me changer les idées. » Chose qu’elle n’arrive pas à faire. « Je suis désolé, je dois vous embêter avec mes histoires. » Elle ne tenait pas à ennuyer Erik qui lui semblait bien sympathique.

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Juliana Ruewen φ Erik Asulf

Ça Erik pouvait le comprendre et donner un bon point. La prudence était mère de vertu. Ce n’était pas parce que les royaumes vivaient en paix, qu’on devait voir tout le monde tout beau et gentil. Ça, Erik pouvait le confirmer. Son métier la mener à se confronter plus d’une fois à ce qu’il y avait de plus noir dans l’âme des habitants de cette île. Trahison, mensonge, sadisme, violence, vengeance… Chaque enquête était une vraie épreuve pour lui. Il redoutait que cette partie sombre dont il devait faire face, vienne à le briser, à le corrompre et qu’il devienne aussi maussade que la vie. Mais ce qui l’aidait souvent à tenir, en plus du souvenir de son oncle, c’était de voir le visage des victimes, des innocents retrouver un peu d’espoir, juste un sourire, quand ils obtiennent un peu de justice.

Julianna lui expliqua un peu son métier. Refuge pour animaux, où on accueillait visiblement aussi bien les animaux perdus que sauvage. Tant qu’ils ne renfermaient pas un odieux trafic derrière, cette initiative ramenait un peu d’espoir dans un monde assez sombre. Rappeler qu’aussi, on pouvait être capable du meilleur.

"A oui ? J’ai souvenir en effet d’avoir entendu d’un refuge, un sanctuaire animalier. Mais je ne serais dire si c’est le vôtre ou bien un second."

Erik fouilla dans sa mémoire pour s’en rappeler au mieux. Rien a voir avec une vieille enquête. Juste une brochure ou un article l’ayant mentionné. Mais comme ceci datait un peu, il n’était plus aussi sûr de l’information à cent pour cent. En tout cas, ce genre d’activité devait être moins dangereux que celui d’Asulf. Là, on risquait plus une morsure ou une griffure, que se retrouver au milieu d’une bande de maraudeur envoyé vous casser les jambes. Oui ca existait et Erik la déjà vécu.

La jeune femme, dont au fur et à mesure que le semi écoutait se douta qu’il s’agisse probablement d’une elfe sans pouvoir le prouver, avoua avec une gène enfantine la raison de son envie de disparition. Chose pouvant être prévisible pour une personne aussi jeune, mais qui pourtant, ne manqua pas de surprendre le détective qui lâcha un « Ah ! » muet. Les histoires de cœurs… Erik pouvait connaitre. Disons que sa vie amoureuse, connue quelques béguins, mais dont aucune de ces femmes ne fut assez marquante pour vraiment perturber le lycanthrope.
Pour en parler alors, ce dernier userait plutôt de philosophie, de bon sens afin de donner quelques conseils, si on le lui demandait. Là, il ne sut trop quoi dire et jugea plutôt sage de ne pas trop ouvrir sa bouche dans le risque de dire une bavure. Cependant, le détective lâcha un petit rire étouffer en entendant l’embarras de l’elfe.

"Non pas du tout rassurez-vous. Si vous avez à cœur d’en parler, je veux bien vous écouter."

Paradoxalement, Erik était considéré comme un pariât. En tant que semi, il ne fut pas très apprécié par les lycanthropes, et redouter par les humains. Un semi pouvait perdre le contrôle et commettre un carnage. Mais en même temps, le détective a toujours attiré une certaine confiance. Les gens semblaient prendre plaisir à venir lui parler, se confier. Et lui, prenait plaisir à toujours écouter, même si juste avant il venait de passer un sale quart d’heure. Trop naïf, trop bon… Peu importe car c’était sa nature. Et si juste avant, il s’était tu pour éviter de commettre un impaire sur la situation de Juliana, là il se permit de dire quelque chose, afin de rassurer.

"Après vous ne risquez de ne pas me croire, car vous vivez un moment compliqué, mais il faut savoir qu’il existe toujours une solution à tous nos problèmes. Une bonne et sage qui souvent, est assez simple."

« Le nôtre existe depuis des siècles, c’est dans la famille, mais je ne sais pas s’il y en a d’autres. » C’est sûrement le cas et c’est tant mieux, Arcadia était tellement grand, il y avait des animaux partout pas seulement à Woodpine. Après vu la longévité des elfes, elle ne serait pas étonnée que celui de sa famille fasse partie des plus anciens. Il n’était pas rare qu’on leur amène des animaux blessés, bien sûr, il n’y avait pas toujours une issue heureuse, mais les Ruewen faisaient de leur mieux pour que tout se passe bien. « Merci c’est toujours bien d’avoir une oreille attentive, mais on se connait peut-être trop peu pour le moment. » En fait, elle n’était peut-être pas d’humeur à trop se dévoiler avec certains elle s’ouvrait très vite. Quand il s’agissait d’un homme, ce n’était pas pareil, pour elle c’était peut-être plus simple de parler à une femme. Peut être qu’elle avait tort, en tout cas pour elle Erik n’avait pas l’air mauvais, c’était déjà une bonne chose, il était plus âgé qu’elle, ça se voyait, mais elle ignorait toujours son espèce. Au fond ça n’avait pas d’importance, du moment qu’il n’était pas dangereux.

« J’admire votre optimisme, mais je ne vois pas de solution. Tout ça à cause des traditions des elfes. » Oui elle venait d’avouer de quelle espèce, elle faisait partie, ce n’était pas volontaire, mais bon, qu’importe, elle était fière de ce qu’elle était. « Je ne sais pas si vous connaissez nos coutumes, mais un jour on a une liste de prétendant avec qui on est bien assorti ou pas, et si on se met en couple avec quelqu’un qui est mal assorti avec nous c’est mal vu. Spécialement je me fiche de cette tradition, certains sont allés contre et son heureux. » Finalement, elle se confiait un peu, c’est vrai qu’elle pouvait être contradictoire. « Maintenant que vous savez que je suis une elfe, vous pouvez me dire votre espèce aussi. » Après tout pourquoi, elle n’allait pas prendre la fuite, elle n’était pas si trouillarde que ça, elle était même imprudente.

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Juliana Ruewen φ Erik Asulf

Depuis des siècles, voilà qui sonnait comme l’histoire d’une très ancienne famille de l’île. Erik ignorait que les refuges pour animaux pouvaient exister depuis aussi longtemps. Sans doute aussi, qu’il devait en exister plusieurs. Arcadia était un vaste territoire, abritant plusieurs royaumes dont beaucoup des espèces, se sentaient proches de la nature et de la faune. Au cours de sa carrière, Erik en avait croisé. Certains avaient créer de véritables temples, des sanctuaires pour tout animal venant chercher refuges, à l’image du Palais de la magicienne Circé, qui s’entouraient de toute une faune exotique.
Peut-être que cet article parlait bien du refuge de Juiana, ou bien d’un autre. Il ne se souvenait plus trop des détails. Sa mémoire n’était pas celle de Sherlock Holmes qui mémorisait chaque chose qu’il voyait à titre de référence pour nous.

Elle disait qu’ils se connaissaient que trop peu, c’était normal. On ne se confie pas facilement à quelqu’un qu’on venait de rencontrer il n’y a même pas une heure. Mais Erik ne put s’empêcher de noter l’ironie de la chose. Car la joggeuse depuis le début, se montra autant curieuse que prête à la confidence. Peut-être une alarme dans sa tête, qui lui cria de ne pas en dire trop finalement et de rester prudente. Du moins, une alarme qui se coupa bien vite, car la jeune femme, confessa sa situation. Les femmes, les créatures les plus compliquées et contradictoires de la création.

En tout cas, s’il eut un moment le doute qu’elle soit une elfe, le détective eut la confirmation de son espèce. Les elfes ne sont pas évidents à distinguer de plusieurs des peuples d’Arcadia, tant leur odeur et leurs physiques pouvaient se ressemblaient. Comme quoi, en attendant suffisamment, on apprenait beaucoup. Pour revenir à Juliana, elle parla donc de son problème, lié aux coutumes elfiques. Le semi acquiesça et écouta la suite. Sa première idée se portait sur la plus connue, à savoir le mariage. Et il avait frapper dans le mille. Elle parla de ces unions arrangées et qu’elle ne portait pas cette tradition dans son cœur. Et en l’écoutant encore, il devina qu’en réalité, Juliana avait portée son dévolue sur quelqu’un ne figurant pas sur la liste des prétendants.

Erik connaissait assez bien la culture des elfes, mais également des autres espèces. Quand on est détective privé et qu’on doit se faufiler dans de nombreux territoires, il était d’usage de connaitre et les us et coutumes pour se fondre dans la masse et comprendre ceux avec qui on devrait côtoyer le temps de l’affaire. Donc, il ne fut pas surpris quand Juliana lui en parla. Après il ne portait aucun jugement de valeur. Il ne dira pas que telle pratique est meilleure qu’une autre. Si elles existent, c’était sans doute pour une bonne raison. Tant qu’ils trouvaient leurs comptes et furent heureux. Ceci dit, il ne supportait pas qu’on force la main, mais que si quelqu’un venait demander de l’aide, il se devait d’intervenir.

"Je suppose alors que votre cœur bat pour quelqu’un qui ne figure pas dans votre liste de prétendants alors." Déduisit le détective facilement.

Juliana demanda en retour l’espèce dont faisait partie Erik. Elle avait avouée la sienne, et s’attendait à ce que son homologue en fasse autant. Sans ménagement ni formule, cela faisait bizarre. Erik pourrait se confier sur sa nature, mais c’était un sujet un peu délicat. Et ceux pour les raisons citées depuis le début où il ne se reconnaissait dans aucun des peuples. Qu’est-ce que se serait s’il était en réalité un hybride ?

"Je suis un lycanthrope." Avoua donc le détective. Pas qu’il tranchait en faveur d’une espèce ou une autre. Juste qu’il avait du sang de loup dans les veines, c’était un fait, et que ce rejet des siens, venait surtout du fait d’avoir hérité du sang de sa mère semi, et non du sang dit « pur » de son mystérieux géniteur.

"Pratique quand on cherche quelque chose comme une piste." Voulu t’il plaisanter en faisant le lien entre ce qu’il est et son activité.

« Vous avez visé juste et pourtant il y a pas mal de prétendants dessus et je sais qu’avec les années ça va s’ajouter. » Il ne fallait pas le nier, les elfes étant éternels, les listes évoluaient certains mettaient des années voir des siècles avant de trouver la personne qui leur convient. Honnêtement Juliana ne voulait pas attendre si longtemps, de toute façon son cœur était déjà pris. Puis le fait que le jumeau de son meilleur ami soit sur sa liste, c’était encore plus bizarre, elle l’aimait beaucoup, mais de cette manière, de plus c’était réciproque, c’était juste une amitié. L’elfe ne voulait pas ennuyer Erik avec ses histoires, mais ça faisait du bien de parler et d’avoir quelqu’un à l’écoute.

Finalement, son interlocuteur lui avoua enfin son espèce, elle était surprise, mais ça ne la dérangeait pas. « Un lycanthrope d’après ce que je sais, vous avez de sacrées capacités, c’est cool. » Non elle n’aurait pas peur d’un lycanthrope sauf s’il l’attaquait, mais là ce n’était pas le cas. Après, elle n’osa pas lui demander s’il était un semi ou un loup garou, elle trouvait ça mal placé et elle ne voulait pas faire de différence, pour elle c’était une même espèce qui avait juste une variante. Elle se mit à rire à sa dernière phrase. « Vous dites ça parce que vous avez du flair, vu que vous vous transformer en loup, je me suis toujours demander ce que ça faisait. » Juliana était du genre curieuse par rapport aux autres espèces, elle aimait en apprendre sur les différentes cultures. « Vous avez donc des sens sur développé, comme plusieurs animaux ? » La jeune elfe, c’était déjà occupé de loups par le passé, ça pouvait être dangereux, après c’était vraiment l’animal, pas un lycanthrope, elle en connaissait un rayon sur les animaux, normal c’est son travail et l’une de ses passions. « C’est vrai que vous vivez en meute ? » Elle se disait qu’il y avait peut être des solitaires, elle savait par exemple que les semi n’étaient pas appréciés, bon elle l’ignorait toujours de quel groupe de lycanthrope faisait partir son interlocuteur.

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Erik ne s’était pas trompé et au vu du ton de la jeune elfe, il était aisé de comprendre que cette situation ne le lui plaisait. C’était une coutume que le garou avait du mal à comprendre, mais ne jugeait pas. Certains devaient y trouver des avantages dans ce genre de pratique. On évitait sans doute une succession de cœur brisé, on était vite casé. Ou l’inverse. Si ce sont des experts qui s’occupaient de trouver la personne idéale, cela minimisait les risques de séparation et de souffrance ? Difficile à répondre. Erik se demandait si dans son cas, ce serait profitable ou non.

Juliana en tout cas se montra très curieuse vis-à-vis du lycanthrope. Comme une adolescente qui découvrait un de ses personnages de fictions, fit plusieurs remarques et posa tout autant de questions. Cela amusait le principal intéressé, qui au fond de lui, fut plutôt rassurer de voir que la jeune femme n’éprouvait aucune crainte en son encontre. Les loups garous, par ce terme nous englobons aussi les semis, étaient de véritables forces de la nature. Bestiale, violente, elles laissaient plus dans l’imaginaire collectif l’image de la bête sanguinaire, semeuse de mort qu’autre chose. Alors on prenait facilement peur, on fuyait devant eux pour beaucoup. Non, on se méfiait surtout en réalité. Même si on venait demander de l’aide à Erik, il y avait toujours cette prudence chez autrui quand on s’adressait à lui, comme si on s’attendait à le voir exploser un câble et perdre la tête.

"Ouais c’est ce qu’on dit." Répondit-il humoristiquement à sa première remarque, comme quoi c’était « cool ». Asulf pouvait comprendre aussi bien la crainte que la fascination envers son espèce.

"Ce que cela faisait de se transformer ? Je dirais que ça dépend du ressenti de chacun. Les premières sont douloureuses, mais après… C’est une immense montée en puissance qui peut soit vous enivrer, ou bien vous faire peur." Etant un Semi, il était possible que la sensation soit étrange pour les purs sangs. Mais il ne voulait pas affoler Juliana en mentionnant ce point. Erik était partagé car ses propres transformations elles, souvent lui faisaient peur. Il les maitrisait à peine, et pouvait perdre le contrôle à tout moment. Quand cela arrivait, quand son corps changeait, il s’entait ce pouvoir dans ses veines, ce feu brûlant qui animerait le plus chétif des guerriers, à mener la plus violente des batailles. C’était une sensation étrange…

"Il est vrai que nos sens sont décuplés. Ouïe, odorat, vue, toucher même etc. Sont largement supérieurs à ceux de certaines autres espèces. Mais nous avons aussi nos faiblesses et contreparties." Il ne devait rien lui apprendre. C’était même facile à deviner. Le garou possédait des sens décuplés incroyable qui plus d’une fois, l’aidaient dans ses affaires. C’était un super chien de chasse, très efficaces. "La plus part oui, mais d’autres préfèrent être des loups solitaires, ou n’ont pas le choix." Erik évita tout de même de trop parler de son cas. Pas spécialement par pudeur ou quelque chose dans le genre. Juste que parfois, la vie lui a apprit de ne pas trop s’ouvrir à n’importe qui. Surtout qu’il ne voulait pas qu’on s’apitoie sur son sort.

"Les elfes dit-on possèdent des pouvoirs particulier chacun. J’en ai croisé pouvant faire des choses aussi folle l’une que l’autre." Parlant de capacité de l’un, le détective s’interrogeait sur celle de l’autre.

« Je comprends, de toute façon, je pense qu’importe nos pouvoirs quand on les découvre la première fois, on prend peur. » Juliana avait hérité du même don que son père, donc il l’avait aidé à maîtriser la télékinésie orbing, mais c’est sûr que sur le coup des émotions, le pouvoir peut se déclencher sans que ce soit volontaire. C’était cependant bien pratique d’appeler un objet pour qu’il vienne jusqu’à nous. Elle était bien tombée, elle préférait ça, plutôt qu’un don en rapport avec un élément comme le feu qui est dévastateur et plutôt mal vu chez les elfes. « La puissance, il faut sans doute s’en méfier. » Après tout se sentir invincible ça pouvait être dangereux et éventuellement causer sa propre mort, bien sur ce n’était pas tout le temps le cas, il fallait savoir garder un minimum de contrôle de soi. « Ces capacités sont bien pratiques, surtout face au danger. » Les elfes aussi avaient la chance d’avoir quelques capacités supplémentaires, en plus de leurs dons. Même la mémoire décuplée pouvait être pratique, se souvenir d’un détail pouvait être essentiel. « Vous savez on a tous des faiblesses, on peut tous se faire tuer, même si on est immortel. » Même les plus puissants pouvaient mourir, mais bon si elle ne faisait rien de dangereux, elle n’aurait pas à s’en faire.

« Vous voulez dire quand ils sont rejetés ? C’est quelque chose que ne comprends pas. » Cela la révoltait et pourtant c’est quelque chose qui arrivait souvent, elle savait que c’était le cas notamment pour pas mal d’hybride qui pourtant ne sont pas différents des autres. La jeune elfe n’osait pas demander plus de détails à Erik, elle ne voulait pas paraître impoli. « Oui c’est vrai, quand on est enfant on développe un don par exemple je possède celui de télékinésie-orbing. Il arrive que certains n’en aient pas, on les surnomme les sans talents, je trouve ça nul comme terme, on est comme on est c’est comme ça. » Après tous les elfes n’étaient pas comme ça heureusement.

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La peur… Oh oui la première fois est toujours la plus effroyable. Ou bien était-ce le fait qu’une fois qu’on se soit transformer ou activer son don, on redoutait de la prochaine fois, ne sachant ni quand ni comment elle sera provoquée. Erik se souvenait bien en tout cas de la première fois où son corps avait changer. C’était soudain. On lui avait parler de ses origines, jamais cacher que ses parents furent des loups, mais comme la transformation tardait, on doutait qu’un jour cela viendrait. Et il fallait que, comme une mauvaise blague de l’univers, cela arrive au pire moment. Encore gamin, alors qu’il dormait tranquillement chez son meilleur ami, voilà qu’il se changea, devenant un monstre sanguinaire qui manqua de tuer Sam. C’était un cauchemar qui se réalisait en vrai… Au moins, aucun drame ne fut à déplorer sinon… Erik ignore ce qu’il aurait put faire dans le cas contraire.

"La puissance… C’est comme un outil pratique. Si on ne sait pas s’en servir ou on fait n’importe quoi avec, on se blesse et on blesse ceux près de nous." Asulf en était le parfait exemple. Si son sang de loup était plus difficile à maîtriser que celui d’un sang-pur, il arrivait en tout cas à s’en servir pour ses besoins. Il restait humain la plupart du temps pour éviter toute tragédie, usa d’une capacité supérieure pour découvrir quelque chose, et laissa échapper sa bête quand il devait se battre devant un adversaire bien plus fort. Tout n’était qu’une question de dosage selon la situation. "Je suis bien d’accord. Les faiblesses sont au moins une contrepartie. A part être un dieu, être trop puissant ou trop faible est dangereux pour sa survie et celle du monde j’imagine."

L’elfe exprima ensuite son étonnement et sa tristesse concernant ce rejet des semis. Cela pouvait choquer en effet de voir de la discrimination au sein d’un peuple, pas pour un crime commit mais juste à cause du sang qu’ils avaient en eux. "Rejeté oui. Triste en effet, mais avec du recul on peut comprendre. Les semis sont… Assez imprévisible et on bien plus de mal à se contrôler que les autres. Ils peuvent être dangereux. Mais peut-être qu’il existe une autre manière de faire. En tout cas cela fait longtemps que je ne le leur reproche plus." Sans doute par habitude ou compréhension.

Juliana lui expliqua son pouvoir qui ne manqua d’impressionner le détective. Que voici une capacité fort intéressante, Erik aurait aimé l’interroger à ce sujet, savoir ce que cela produisait de posséder un tel pouvoir, mais c’était un autre point qui détournait son attention. Sans doute pacequ’il ressemblait un peu à ce qu’il venait de raconter, du moins l’imaginait-il et voulait en avoir le cœur net.

"J’avoue que l’appellation n’est pas très élogieuse. Surtout que le talent se manifeste de bien des manières. Mais ils ne sont pas mis au banc de la société j’espère ?"

« C’est vrai, parfois j’ai peur de perdre le contrôle et de blesser quelqu’un. Je n’aime pas la violence, même si parfois mon pouvoir me sert pour me défendre. » Inutile de le nier, généralement c’était à son meilleur ami qu’elle faisait part de ses craintes, mais ça c’était il y a longtemps, du moins ça paraissait être le cas. Cela lui manquait, elle lui parlait de tout depuis qu’ils étaient gosses, mais bon ils étaient adultes, les temps changent et pour le pire malheureusement. « Je crois qu’on n’est pas près de croiser un dieu. » Les elfes comme la plupart avaient leurs dieux, leurs croyances. Il y avait tellement de cultures différentes à Arcadia, elle en avait appris beaucoup, notamment à l’institut, après tout là-bas, on leur faisait étudier toutes sortes de sujets, certains passionnants, d’autres ennuyeux. « On est quand même heureux, quand nos éventuels ennemis ne connaissent pas nos points faibles, mais tout le monde les connait malheureusement. » Il n’y avait pas tellement de secret au final, ça peut être une bonne chose comme une mauvaise chose.

« Ils sont peut-être imprévisibles, justement car on les repousse, on ne les intègre pas, les émotions jouent beaucoup sur nos capacités. » Un secret pour personne, si tout le monde s’acceptait, il y aurait sans doute moins de soucis, mais c’était quelque chose qui n’arriverait probablement jamais. « Vous vous êtes habitué, mais vous savez, même chez les elfes, il peut y avoir des imprévisibles, chez toutes les espèces. » Cela dépendait de la manière dont on était élevé, comme les autres se comportaient avec nous et aussi la personnalité de chacun.

« Bah disons que c’est parfois mal vu par certains elfes, comme une sorte de honte, donc oui certains sont mis sur le banc de la société comme vous dites. Après toutes les familles ne sont pas comme ça et le vivent bien. » Dans sa famille à elle, ils avaient tous des dons, mais si un jour, un proche n’en avait pas, elle ne le repousserait pas, ça ne changerait rien pour elle. « La vie est parfois compliqué et j’en suis qu’au début de la mienne. » Elle avait l’immortalité pour voir comment les choses allaient évoluer.

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Perdre le contrôle… Peur de blesser quelqu’un… Erik l’entendait bien. Il était bien placer pour savoir ce que cela faisait. Ces peurs étaient les siennes et il redoutait toujours de blesser un jour quelqu’un qui lui est proche. Après, il ne céda pas à la solution de facilité, soit s’isoler ou s’enfermer quelque par à jamais. Le détective apprenait à maîtriser sa nature à chaque instant, ce qui pouvait aussi bien augmenter les risques que le rendre plus fort.
Asulf n’était pas un adepte de la violence non plus. Dans ses affaires, il cherchait toujours une solution plus pacifique. Raisonner, trouver une voie moins empruntes de violence. Calmer le jeu. Mais des fois, cela ne fonctionnait pas et il était contraint de sortir les griffes. Il n’y tirait aucune satisfaction quand cela arrivait.

"Les faiblesses oui, après quelques siècles d’existence d’une espèce, on finit par découvrir ses points faibles." Il ne savait pas trop quoi dire d’autres mise à part cette évidence. Il finissait toujours par sortir un nouveau livre traitant d’une espèce et parlant aussi bien de ses points forts et faibles. C’était grâce à cela qu’Erik s’en sortait justement dans la plupart de ses combats.

Erik était un peu attristé par cette histoire de banc de la société. C’était dommage de voir qu’on pouvait repousser ses semblables justes parce qu’ils sont nés avec quelque chose en moins. Pas parce qu’ils ont commis les pires atrocités, non juste parce qu’ils n’ont pas de « talent ». C’était bien faible et assez élitiste comme vision. Mais Erik constatait que cette mentalité se trouvait un peu partout sur tout Arcadia.

"Voilà qui est bien dommage. Car même sans magie, je suis sûr que ces elfes peuvent apporter beaucoup, se montrer très doué dans un domaine là où un autre, avec son don, aurait du mal."

La liste pouvait être longue, mais Asulf se doutait que ce ne serait pas ainsi et encore moins lui, qui ferait changer quoi que ce soit. Ce n’était pas son peuple et il se voyait mal intervenir dans la vie d’autrui sans y être invité. Déjà qu’il ne militait pas vraiment pour les siens, pourquoi ferait-il la morale chez les autres ? Il pouvait tout de même trouver cette situation fort regrettable.

"Oui en effet. Il vous reste sans doute beaucoup à apprendre et j’en suis sûr, que vous arriverez à dépasser vos problèmes, même à trouver une solution." L’avantage des elfes à vivre éternellement, ils ont des siècles devant eux pour vivre, évoluer et améliorer leur existence. Erik lui, vivait comme un humain lambda, vieillissant et mourant rapidement. Juliana n’aura pas changé d’un pouce durant des décennies. Se souviendra t-elle de cette rencontre ou alors il sera balayé comme la poussière au vent ?

« Je me demande comment ça sera quand j’aurai un siècle, même si je ne suis pas pressé. » La jeunesse éternelle qui n’en aurait pas envie ? Est-ce qu’elle se lasserait avec le temps ? Il y avait tant de chose à faire, c’est ce que disait les ainés. Après il fallait qu’elle survive jusqu’à cet âge, les elfes avaient beau être immortel, elle n’était pas à l’abri d’un accident, surtout vu qu’elle se montrait parfois imprudente. En fait, elle avait besoin de quelqu’un pour la retenir au cas ou ça irait trop loin, mais pour le moment il n’y avait personne. La jeune elfe n’était pas suicidaire, elle savait se défendre, mais il y avait des adversaires plus puissants qu’elle, elle le savait.

« Vous savez c’est comme ça depuis toujours, après nous héritons d’autres capacités, mais c’est vrai que pour la plupart des elfes avoir un don unique c’est quelque chose de spécial. Même si cela ne change rien au fait qu’un elfe peut être à la hauteur en étant un sans talent. » Parfois même mieux que certains, ah si les règles pouvaient changer, après pourquoi suivre la société, il y en a bien qui s’en fichaient et ça ne faisait de mal à personne. Juliana avait des amis qui était considéré sans talent et alors c’était des personnes bien. Elle voyait toujours le meilleur chez les autres, elle considérait que chacun avait un part de bonté en lui, c’était peut-être un peu naïf de penser comme ça, mais ça lui convenait.

« Trouver une solution à mon problème ? Je ne pense pas, je risque d’en souffrir longtemps, ce n’est pas que je ne veux pas, c’est juste que je ne peux pas convaincre l’autre partie. » L’autre partie qui était celui qui faisait battre son cœur, dire qu’elle avait déjà rencontré la petite amie de son meilleur ami et autant dire que Juliana n’avait pas envie de parler avec elle, pourtant elle ne semblait pas méchante, mais la blonde était jalouse, elle n’aimait pas l’être, mais elle l’était.

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Erik se demandait ce que cela faisait d’être éternel. Il trouvait cela aussi attrayant qu’effrayant. Vivre longtemps, à jamais même, qui n’en rêverait pas même une fois ? Pourtant, il y avait cette peur, cette peur de voir une longue vie interminable remplie de moment difficiles qui vous changeraient à jamais. Comme par exemple des combats qui se répétaient ou alors pire… Voir ses proches éphémères s’éteindre autour de voir et revivre cela indéfiniment. Erik n’avait pas une floppée de proches, mais chacun d’eux étaient si précieux. L’imaginer s’éteindre était la pire des horreurs pour lui. Il n’était pas sûr de le supporter.

Les elfes semblaient beaucoup y mettre d’importance de posséder un « don ». Est-ce que toute leur culture se basait dessus ? Il trouva cependant fort dommage de faire une telle distinction entre ceux ayant le don et les autres. Car là, ce n’était pas une question de mérite où chacun pouvait avoir quelque chose par le travail, juste désigner par la nature, par la grâce d’un dieu plutôt hasardeux. On était une fierté en naissant ainsi et non pour ses exploits. C’était bien dommage, mais c’était ainsi qu’il le voyait. Par contre, cette vision ne le rassurait pas. Car Erik se disait qu’il faisait de son mieux pour mener une existence exemplaire, mais si on continuait à le juger juste parce qu’il est un semi en se moquant de ses actions…

"Parce qu’ils ont déjà choisis d’autres prétendantes pour lui." Ajouta le détective sur une si grande évidence, presque qu’il répétait ce qu’il fut déclarer il y a peu. "N’y a-t-il pas de chance qu’à l’avenir, vous apparaissiez comme un possible choix ? Que se passe t’il si un elfe ne s’entend pas avec les prétendants choisis ? Il n’a droit qu’à une première liste ou c’est renouvable ?" Idée un peu folle sans doute, mais Erik était curieux de savoir si oui ou non, on pouvait refaire la liste des prétendants et donc qu’à un moment, on vienne mettre le nom de la principale intéressée.

Il pouvait comprendre l’utilité de ces mariages arrangés. On voulait garantir le meilleur parti, la meilleure compatibilité dans le couple. Mais c’était aussi mettre de côté tant de choses importantes dans l’amour et le mariage. A croire qu’on pouvait passer d’un extrême à un autre facilement, sans jamais trouver de juste milieu. Après… Juliana était encore jeune. Peut-être imaginait-elle que c’est cet homme son grand amour, mais finira pas trouver quelqu’un d’autre de mieux. Mais il serait stupide de lui dire ça, surtout maintenant. Asulf garda cette pensée pour lui.

« Oui comme tout le monde, il a eu plusieurs choix, moi-même j’en ai eu, même son frère jumeau est sur ma liste. C’est quelque chose de vraiment étrange, mais bon, seuls les entremetteurs savent ce qu’ils font. » Même si Juliana trouvait ça injuste, voila qu’elle racontait sa vie à un semi qu’elle venait à peine de rencontrer. D’un côté, c’était peut-être plus simple de se confier à quelqu’un qui ne faisait pas partie de son espèce. Elle n’était pas effrayée, après tout Erik semblait savoir contrôler le loup qui est en lui, sinon elle serait déjà en pièce. Elle avait entendu parler des semi, les pauvres, ce n’était pas facile, se faire transformer et ne pas être accepté par le peuple des lycanthropes, après ils n’étaient peut-être pas tous comme ça.

« Une fois que c’est décidé que je ne serai pas sur sa liste, il n’y aura pas de changement. » Ce qui a une certaine logique, mais bon ça restait quand même injuste. « Après chaque année de nouveaux prétendants sont ajoutés, vu que de nouvelles listes sont créés. Certains elfes peuvent passer des siècles avant de trouver l’amour ou certains préfèrent rester célibataire. » Après tous les membres du conseil n’avaient pas le droit d’être en couple ou d’avoir des enfants, c’était un sacré sacrifice que certains elfes étaient capables de faire. « Pour ma part, je ne pourrais pas faire un autre choix, je sais ça peut paraître pathétique, mais il n’y en a qu’un qui m’intéresse. » Elle avait beau être encore jeune, elle ne voulait personne d’autre que son meilleur ami. Ce n’était pas une petite amourette, pour elle, c’était son âme sœur, mais bon il faudrait peut être qu’elle se fasse à l’idée que ce n’était sans doute pas réciproque, pourtant au fond, elle gardait un petit espoir que ce soit partagé.

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Les elfes avaient de curieuses traditions, mais les traditions n’étaient pas inventés sans raisons. Comme les lois, elles furent établis selon un cadre, un contexte, un besoin. Peut-être que la raison ayant pousser à ces mariages, était obsolète, mais Erik ne voulait pas s’avancer trop vite. Ni donner l’impression qu’il jugeait trop vite ce qu’il comprenait pas. Mais en parlant justement de ce qu’il ne comprenait, il n’était sûr de saisir le sens de la phrase. Il avait peut-être mal entendu, mais pour ôter tout doute, le lycanthrope fronça les sourcils et interrogea l’elfe :

"Votre frère jumeau est aussi sur la liste ? Quoi on autorise les unions consanguines ?"

Erik pouvait être ouvert, mais certaines choses pouvaient le choquer et encore heureux, car toute personne normalement constituer devait avoir des limites. Qu’on se rassure, il ne fera pas campagne contre cette pratique si elle s’avérait vraie. Juste mal à l’aise, n’ayant pas entendu dire qu’on le faisait chez les elfes. Et quand il entendit le reste des explications, le loup-garou ne put s’empêcher de se dire que même si cette tradition devait avoir son utilité, elle compliquait bien les choses. On voulait imposer le meilleur partit qui soit sans doute, mais si cela bloquait la personne pendant des siècles alors qu’on passait à côté de la bonne personne, à l’amour interdit.

"Mais ces unions arrangées, elles finissent bien ?" Ne faisons pas fit que dans les unions passionnelles, l’histoire ne ressemblait pas à un conte de fée. Souvent les gens aimaient le temps que la flamme brûle, puis se séparent dans la douleur et parfois l’amertume. Nous n’apprenons rien. Mais quand c’est arranger, comment se passe le mariage ? Y’a-t-il aucun risque de souffrance et de séparation ?

« Non vous n’avez pas compris, c’est le frère jumeau de mon meilleur ami qui est sur ma liste. Heureusement on n’a pas de prétendant du même sang, ce serait bizarre. » Il faut dire que Juliana parlait de ses proches, il y avait de quoi mélanger ses pinceaux, mais au moins, cette fois elle avait été claire dans son explication, Erik allait sans doute comprendre cette fois. « Disons que pour ces unions ça dépend, parfois on est déjà amoureux de quelqu’un qui est sur notre liste. Il y a de nombreux et la liste s’agrandit d’année en année. Au final, on finit toujours par trouver quelqu’un qui nous correspond, après certains préfèrent rester célibataires. Je ne connais pas tous les elfes, donc je ne saurai dire si ça se passe bien pour chacun. » Elle disait ça, mais au final, elle ne se voyait pas tomber amoureuse d’un autre, on lui disait qu’elle était jeune et en tant qu’immortelle, elle avait le temps de trouver l’élu de son cœur. Cela l’agaçait au plus au point, les autres pensent savoir mieux qu’elle-même pourtant ils ne sont pas à sa place, ils ne peuvent pas savoir ce qu’elle ressent, ce serait vraiment prétentieux de penser comme ça selon elle.

« Mais vous, vous n’avez personne ? Même si vous êtes un semi, vous avez peut-être quelqu’un ? » Surtout qu’il était plus âgé qu’elle et puis pourquoi, elle devrait être la seule à parler de ses coutumes concernant la vie amoureuse des elfes qui n’a rien de simple. Puis ça la mettait peut-être un peu mal à l’aise de trop parler de ses sentiments à quelqu’un qu’elle venait de rencontrer même si elle le trouvait sympathique. Puis elle voulait en savoir plus sur l’histoire d’Erik, il n’y avait rien de mal à ça.

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Erik ne pouvait s’empêcher d’exprimer un souffle de soulagement. Il fallait dire qu’il avait un peu peur sur le coup d’entendre dire que les elfes pouvaient se montrer consanguin. On pouvait comprendre, respecter la coutume d’autrui, cela n’empêchait pas d’avoir un avis surtout certaines pratiques qui se révélaient dangereuse. Bref, c’était de l’histoire ancienne déjà et le semi pouvait mieux comprendre. Quand on rajoutait en plus une histoire de jumeau… Erik se croyait en pleine fiction. Comme dans ces tragédies qu’on écrivait dans le journal pour distraire les jeunes avec leurs problèmes complexes.

"N’est-il pas possible alors qu’ils aient confondus les frères et mit le mauvais sur votre liste ?" Question bête sans doute, mais comme souvent on disait confondre les jumeaux et qu’on créait les quiproquos comme ça comme dans une pièce de théâtre justement, c’était un point à étudier.

En tout cas, Asulf apprit beaucoup de chose sur les elfes aujourd’hui. C’était toujours mieux que juste lire un vieux livre poussiéreux à tout enregistrer. Il découvrit par exemple, que même si la société elfique était très traditionnaliste, elle n’était pas aussi rigide que ça. Elle favorisait un style de vie, mais elle n’était pas imposer à la manière d’un système oppressif. C’était plus comme quelque chose d’élitiste, où on glorifiait une manière de vivre, mais qu’on regardait avec dédains la différence. Avouons le que cela aurait put être pire, même si le jugement de ses proches restait fort. Mais comme Asulf n’a jamais connu ce genre d’expérience, plus souvent juger pour ce qu’il est que ce qu’il faisait…

"Ce n’est pas mon genre d’encourager la rébellion, mais si des elfes préfèrent vivre en tant que célibataire, le choix vous reste. Vous pouvez donc toujours choisir quelqu’un hors de votre liste. Que risquez-vous d’agir par vous-même ? Au moins, en parler avec l’être aimer pour connaitre son point de vue."

Juliana voulue savoir de son côté, si Erik avait quelqu’un. C’était le genre de demande qui fit sursauter, car on ne s’y attendait pas vraiment. Mais comme à son habitude, Asulf lâcha un sourire comme il savait si bien le faire quand il s’adressait à quelqu’un.

"Non je n’ai personne pour le moment." Le semi à connu bien sûr quelques histoires amoureuses. Mais il n’était pas un homme à se vanter d’avoir eut cinq, dix, cinquante ou cent personnes dans son lit. Chacune de ses relations avait une importance, et méritait du respect et pas figurer sur un tableau des scores. C’est pour cela qu’il se souvenait de chacune d’elle, de ce qu’il avait vécu et comment cela s’était terminer à chaque fois. Cependant, aucune d’entre elle, ne se distinguait. Sans doute n’avait-il pas encore éprouvé le Grand Amour. Mais peut-être qu’être un semi, était aussi un frein. D’ailleurs, une ou deux sont partis à cause de sa dangerosité. "Mais bon. Je ne recherche pas l’amour de toute façon, mon travail me prend pas mal de temps."

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