Une soirée en ville [feat. Midas]

Devoir se montrer auprès des siens n'a rien d'inhabituel pour le comte Dracula. Il aime sortir de son château et voir comment vont ses créatures. Car oui, les vampires sont à lui. Après tout, c'est à cause lui qu'ils existent, une expérience qui n'a pas forcément bien tournée, d'une moins d'une certaine manière et qui a fait de lui ce monstre. Enfin monstre... ce sont les paroles des autres ça. Lui a cessé de ce voir ainsi depuis longtemps. Au final, Vlad a réussi ce qu'il cherchait à faire : avoir la vie éternelle. Certes, on ne peut pas ignorer les petits "couac" comme le fait que le jour ne leur soit plus agréable, le soleil agresse leur peau et peut les tuer et cette soif de sang qui peut parfois être douloureuse. Oui, avoir la vie éternelle n'était pas sans quelque petit désagrément. Depuis le temps que lui, est devenu ce qu'il est, il a prit le temps de s'habituer et d'accepter sa nature. Il en va de même pour les plus vieux vampires. Ce que notre vampire préfère, c'est transformer les humains qui les détestes. C'est tellement délicieux de voir à quel point il lutte pour ne pas se nourrir. Bien sûr, il y a plusieurs écoles... D'un côté, ceux qui refusent quoi qu'il arrive d'être un monstre, prêt à se suicider pour ne pas faire du mal aux autres. De l'autre côté, ceux qui sont effrayés et qui refusent de mourir. Eux... ce sont les pires, ils craquent facilement et finissent pas accepter leurs nouvelles natures. L'ancien sorcier se délecte de ce genre de moment, c'est toujours amusant.

Mais ce soir, il ne va pas dans les rues bordant son château. Non, il va plus loin, du côté de Braedon. Personne ne fait attention à lui, les gens marchent dans les rues se stoppant devant un stand de nourriture ou de bijoux avant de reprendre. On dirait une sorte de soirée de marché, avec un peu de tout, nourriture, objets artisanaux, vêtements... il y en a pour tout les goûts. Il devrait pouvoir trouver des cadeaux pour ses trois femmes, ceci fera surement plaisir à chacune d'entre elle. Ainsi, il se met à chiner, observant les étalages sans pour autan s'arrêter sur un choix. En fait, il veut tout voir, histoire d'être certain de ne pas avoir raté le cadeau parfait. On ne le reconnait pas et même si cela était le cas, ces gens ne lui font pas peur. Dans le pire des cas, il n'aurait qu'à prendre l'apparence d'une chauve souris pour s'enfuir loin d'ici sans qu'on puisse le rattraper. C'est devant un marchand d'étole de très bonne facture qu'il s'arrête. De la soie, c'est beau, c'est doux et joliment décoré. Ce genre de tissu pourrait plaire à Tiana, mais quelle couleur choisir ? Pas quelque chose de sombre, elle est plutôt du genre "lumineux". Les couleurs sont si belles, qu'il ne parvient pas à se décider, dans une main, il en tient une de couleur rose, brodé avec des dessins de fleurs, dans l'autre une jaune avec des dessins d'oiseaux. Difficile de choisir et le prix n'est pas un frein, mais il ne veut pas non plus en acheter deux. Hors de question de demander à l'humain de l'aider, ils ne sont jamais de bon conseil ceux là...

Braedon est définitivement plus agréable de nuit, les mortels y pullulent moins et ceux qui le font sont des proies souvent faciles pour un démon en vadrouille. Après tout les forces des enfers recrutent toujours et l'esprit embrumé par l'alcool est bien plus malléable, les désirs des mortels dans cet état sont déconcertants de facilité à combler, primaires. Rien qu'un Prince des enfers ne peut arranger en un tour de main, il y as aussi les farfelus, mais ceux là il les laisse à ses laquais. Mammon goûtait peu la compagnie de ces cancrelats, il préférait largement ourdir ses plans et amasser autant de pouvoir et de richesse qu'il le pouvait dans les ombres, hors de vue de ces dégoûtants êtres. Ce soir pourtant il avait décidé de prendre un peu l'air, passer des siècles forcé à endurer les enfers donne le goût de prendre de temps à autre un bol d'air, qu'il soit pollué par des centaines de présences n'y changeait rien, et puis il avait entendu parler de rares artefacts s'échangeant au marché nocturne, cela l'avait rendu curieux. Tel un requin dans un banc de poissons, il fendait la foule à la recherche de l'homme qu'on lui avait indiqué.

Habillé comme à son habitude d'un costume taillé à la perfection, il était heureux que cet endroit soit bien réparti et indiqué, les enfers avaient la mauvaise habitude d'être peu consistants en terme de géographie, après tout c'était un royaume de désespoir et de folie. Mettre tout les commerce en un seul endroit était loin d'être une mauvaise idée, même si les propriétaires différents étaient une sous-optimisation selon lui, les seigneurs locaux ne percevant qu'une taxe et pas les fruits complets, il avait appris cependant que les taxes avaient tendance à augmenter petit à petit, une stratégie risquée, mais pour le moment efficace. Le risque étant de voir les bourgeois vouloir défendre leurs intérêts en prenant la place de seigneurs devenus de simples percepteurs. Cette île était fascinante par bien des aspects dans les dysfonctionnements de son économie. Il avait déjà entrepris de dérégler certains secteurs mineurs comme celui de la vente de fleur afin de tester les limites des mortels, c'était toujours amusant de les voir paniquer et s'agiter inutilement en tout sens.

Sa petite ballade fut cependant interrompue par une vision issue d'un lointain passé. Peu de mortels pouvaient dire s'être attirés sa sympathie, bien moins étaient ceux qui pouvaient prétendre avoir son amitié, ceux de l'ancien monde qui faisaient partie de cette élite étaient aujourd'hui poussière, ou du moins c'était ce qu'il pensait jusqu'à maintenant. Si il as toujours affiché un clair dégoût des autres races clairement inférieure, et même un sentiment légitime de supériorité face à d'autres démons, il avait eut aussi quelques bonnes connaissances, le genre dont il aurait aimé épargner la vie pour les faire travailler pour lui une foi le monde enfin sous le contrôle de sa race. Et devant ses yeux se trouvait un de ces être. Vlad, Dracula, le premier vampire, avant un misérable humain, il s'était élevé au dessus de cette faible race pour lancer la sienne. Les plans du divin étaient parfois inexplicables, mais il était clair que lui s'en était extirpé pour forger sa propre destiné. Il devait avouer que si il avait sut que son vieil ami était encore de ce monde, il avait été bien trop pris par ses propres affaires pour aller lui mettre le grappin dessus, mais le voir ici changeât immédiatement ses priorités. Il se faufila en un éclair jusqu'au prince des ténèbres affairé à choisir parmi de nombreux tissus, on avait le droit d'être un être cruel et aimer les belles choses après tout. Il se souvenait de leurs soirées autour de quelques alcools raffinés et de bons cigares. Il s'éclaircit un peu la voix avant de commencer.

-Un homme de votre goût porterait bien mieux la pourpre royale. C'est pour offrir?

Il attendit que Dracula se retourne pour le découvrir avec un grand sourire, droit dans ses bottes, l'air presque nonchalant. Il ajusta sa cravate avant d'approcher de son ami sans aucune crainte, la main tendue pour le saluer comme il se devait.

-Comment vont les affaires?

L'homme est loin d'être un expert quand il s'agit de tissu. Là, il y avait tellement de choix que ça en devient Cornélien. Oui, il veut faire plaisir à ses femmes, après tout, il les aime et rien ne l'empêche de les couvrir de cadeaux une fois de temps en temps. Une voix vint se joindre à lui, indiquant une couleur qui pourrait bien lui aller. Sauf que ceci n'est pas pour lui, mais pour sa douce Tiana. Sa tête se tourne pour reconnaitre un visage familier. Il a honte de le dire, mais il n'a pas reconnu la voix de son vieil ami tout de suite. Il faut dire que ça fait si longtemps qu'ils ne se sont pas vu, le démon étant comme tout les autres, enfermé en Enfer, une histoire tellement déplorable. On dirait bien que les rumeurs disent vrai, des démons ont réussi à sortir et même un Prince. Le sourire aux lèvres, Vlad se tourne vers lui pour mieux le saluer. "Cela fait si longtemps, tes conseils avisés m'ont manqué tu sais !" annonce t'il en posant les étoles qu'il tenait dans les mains. "Je suis heureux de te voir, te savoir parmi nous m’emplit de joie. Je n'ai jamais cautionné ce que les autres vous ont fait." Bannir les démons, voilà une chose qu'il n'a jamais aimé. C'était comme exterminé une race. D'une certaine manière, son propre peuple est détesté aussi. Alors ce que les démons ont subit, il le comprend parfaitement. Pendant combien de siècle les premiers vampires ont-ils étaient chassés, tous cherchaient à les exécuter et il a été forcé de transformer beaucoup de monde pour se constituer une armée. "J'avais ouïe dire que les votre étaient de retour, mais je n'en étais pas sûr, il y en a eut tellement durant les derniers siècles." Le vampire ne prononça pas le mot démon, les oreilles sont tellement indiscrète dans un endroit pareil. Il parlait sans jamais rien réveiller pour une oreille se trouvant dans le coin. On peut croire à deux vieux amis ne s'étant pas vu depuis fort longtemps sans présumer que c'est un démon.

"Les affaires... Eh bien, je tente de faire survivre mon peuple. Tu sais tout comme moi, que nous sommes autant aimé que les tiens." Démon ou vampire, le combat était plus où moins le même. Mais les démons sont largement plus détesté que les vampires, surtout maintenant qu'ils sont de retour. "Je crois que nous avons beaucoup de choses à nous raconter ! Depuis quand es-tu de retour ?" l'interroge Vlad par curiosité. "Si j'aurais su, je serais venu te saluer plus tôt !" Sauf qu'il ignorait que lui et les siens étaient là. Un sourire aux lèvres, il posa une main amicale sur l'épaule du démon. "Et si on allait prendre un verre pour fêter ça ? Je crois qu'il y a une auberge pas loin, c'est une bonne occasion, non ?"

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