Dîner aux cousteaux tiré

Vingt-deux heures trente.
Quartier résidentiel de Braedon.
Le ciel était partiellement nuageux et la lune décroissante apparaissait de façon sporadique derrière les cirrus vaporeux baignait la ville d'une faible lueur au milieu de la nuit noire.

Le roi Coriolanus des færies et sa fille la princesse Cassiopée se dirigeaient discrètement vers une résidence de maître qui avait été privatisée pour un repas mondain, du moins officiellement.
Ils étaient évidemment invisibles tout le long du trajet, ce dîner ne devait pas s'ébruiter et les tenues des deux færies attireraient l'attention de tous les passants surtout dans ce quartier principalement humain.
Le roi portait comme souvent une ensemble monochrome, ses pantalons étaient de couleur amarante brodés de fils d'or sur les côtés extérieurs et des galons dorés au niveau des ourlets.
Sa veste de costume en velours et sa chemise de la même couleur et également et également brodés des même motifs floraux que ses pantalons.
Les cols de sa veste portaient un imprimé satiné carmin et celui de gauche portait une massive broche d'or et diamants orné de fleurs royales.

La princesse quand à elle était vêtue d'une robe portefeuille longue de couleur amarante également fendu au niveau de la cuisse gauche révélant la peau albâtre, son décolleté était plongeant et ses épaules étaient couvertes par un châle brodé de fils d'argent et ses cheveux étaient ornés d'une fleurs de feutre carmin et d'une broche similaire à celle du roi à l'exception que celle ci était en argent et que le motif central était celui de la régence et non du roi.

Il est fort à parier que les tenues portées respectivement par le roi et sa fille aient été choisies par cette dernière et la couleur sang de ces dernières n'était pas un bon présage.

A l'intérieur du manoir une table rectangulaire était dressée et entourée de six chaises de chaque côté.
Les mets divers et variés principalement composés de diverses viandes, de sauces et d'une fontaine de vin rouge trônaient là attendant les convives.
Des valets humains étaient présents pour s'occuper du bon déroulement de la soirée et les roi ainsi que sa fille arrivèrent enfin sur place.

Les invités au dîner attendaient déjà dans le grand salon ou la pièce avait été décorée de tentures de soie ainsi que de deux blasons, l'un portant le sceau royal færique et l'autre celui du premier des vampire.

Le roi et la princesse ne savait pas qui seraient les invités de l'autre partie et la prudence serait de mis, l'intuition de Cassiopée pourrait se montrer vitale et pour éviter les risques de pertes aucuns autre færie n'avait été invité et les convives du roi étaient quatre humains fortuné de braedon dont le propriétaire de la bâtisse.

Leur arrivé fût annoncé pour un aboyeur et fût accueilli par de respectueuses révérences avant qu'un valeur leur apporte deux coupes de cristal sur un plateau d'argent.
Seul le premier des vampires et *** de ses invités manquaient désormais.

La nuit avait déjà recouvert les terres de son épais manteau obscure. Un moment idéal pour les vampires pour pouvoir marcher librement dehors sans avoir peur que le soleil puisse les agresser et leur faire du mal. Vlad est plutôt tranquille, vu son âge, il ne craint quasi pas le soleil, mais ce n'est pas forcément le cas des jeunes vampires.

Accompagné de deux vampires, des soldats de confiances et fidèles, les voilà sous forme de chauve-souris à voler dans les airs pour aller en direction de Braedon. Le vampire avait reçu une invitation pour un diner. La missive était assez énigmatique, elle ne disait pas grand chose, hormis qu'il était convié à ce repas. C'est très rare qu'on invite Dracula, pour ne pas dire que ça n'arrive jamais. Qui ose donc demander la présence du premier vampire ? Ceci pourrait-être un piège, mais il n'a pas peur et sait largement se défendre. Toutefois, les deux hommes qu'il a pris avec lui semble être une garde nécessaire et dissuasive, juste au cas ou.

Après un moment à voler, voilà que le vampire arrive en ville. Il se posa alors avec ces hommes sur un toit, c'était discret et au moins ceci permet de voir la situation des lieux. Pas plus de garde que ça, pas plus de personnes rodant dans les rues, personne n'a l'air d'être embusqué quelque part pour les attaquer, c'était rassurant.

Vlad sauta donc du toit pour se retrouver dans une petite ruelle. Sur lui, une longue cape noire fit voleter un peu la poussière présente sur le sol. Dessous, il portait un costume assez classique, noir pour mieux se fondre dans la nuit. C'était sobre et classe. Il aurait pu faire mieux, mais il n'avait pas spécialement envie de montrer qu'il montre trop d'intérêt à cette étrange réunion.

Voilà comment quelques minutes plus tard, il se retrouve à l'intérieur du la grande bâtisse. Un valet l'accueil, même s'il est habitué aux diverses créatures qui peuvent passer là, il peut voir dans son regard, il légère crainte. Les vampires s'aventurent rarement hors de leur royaume et pour un humain c'est dangereux d'en croiser un. L'homme les conduisit dans une grande salle à manger ou se trouvait déjà du monde. Rapidement, il reconnu la princesse Faerie qu'il avait vu il y a quelques temps, en compagnie d'une autre fée qu'il présuma être le roi de ces dernières. C'est qu'il n'a pas rencontré le roi depuis fort longtemps et ce n'est plus le même depuis qu'il a vu le dernier. Les vampires ne meurt pas, alors que le temps à de l'emprise sur les autres. Des humains étaient là, il pouvait sentir leur animosité juste à leurs regards. Vlad indiqua à ces soldats de ne pas s'occuper d'eux et de prendre place à table. En face de lui se trouvait les faeries. "Princesse, heureux de vous revoir," indique t'il avec un sourire chaleureux avant de regarder l'oeil d'un certain âge. "Je crois que ne nous n'avons pas encore eut l'honneur de nous croiser. Je suis Vlad Stocker, mais vous devez me connaitre sous le pseudonyme de Dracula. Je suis enchanté de faire votre connaissance également !" Un sourire simple mais sincère pour exprimer sa gratitude et montrer à ces idiots d'humains, qu'il est civilisé et non une bête sauvage.

Vins rouges sucrés, viandes rôties, légumes en veloutés, tout cela était posé sur la table pour le diner en un fastueux service à la française.
La couleur de quelques breuvages rouges et épais donnait cependant un indice sur les hôtes visés par cette attention et la princesse se gardera bien d'y goûter.
Son goût du faste et la raison d'état la motivait à participer à cette soirée même si son sens de l'intuition l'avertissait que cette soirée laisserait des cicatrices .
Elle savait cependant que le roi sonderai les esprits de tous les invités et qu'elle pouvait l'avertir d'un danger imminent rien qu'en y pensant.

Tu connais déjà ce seigneur vampire, sois toi même et ne laisse rien paraître des ton angoisse.
Lui conseilla son père directement dans son esprit tout en saluant les convives.
Il savait en effet s'introduire dans les esprits les plus réfractaires sans beaucoup de difficultés et c'est bien ce qui lui permettait de garder une longueur d'avance.
Cependant ces considérations n'effleuraient pas l'esprit de Cassiopée qui prévoyait de profiter de la soirée.
Aussi elle esquissa une révérence gracieuse devant le seigneur vampire tout en affichant un large sourire révélant une pair de canines tranchantes, illusion malicieuse, ce qui eu pour effet de mettre les humains mal à l'aise et d'amuser la jeune faerie qui le remarqua tout de suite.
Les fées sont avant tout des êtres espiègles et Cassiopée ne rate jamais une occasion de faire une farce.

C'est un plaisir de vous retrouver Monseigneur vampire, j'ose espérer que la route fût bonne.
Pur nostre part nous avions hâte de vous retrouver.

Déjà quelques servants proposaient des coupes de vins aux convives qui commençaient à se diriger vers la table de la salle à manger alors que les grands cierges rouges qui garnissaient le lustre en bois de cerf s'allumèrent.
L'air était rempli d'un lourd parfum de camphre et d'ambre à tel point que la senteur florale de lavande et de verveine de la princesse n'était plus perceptible dans la senteur ambiante.

Le roi quand à lui se contenta d'une formule de politesse protocolaire, s'il comptait lui aussi profiter de la soirée il était avant tout là pour affaires.
Aussi il ne se priva pas de sonder l'esprit du roi vampire mais sans être trop intrusif afin que ce dernier ne s'en rende pas compte.

Les deux escortes du vampire avaient l'air redoutables mais il 'avait aucunes craintes pour sa vie et celle de sa fille, il savait se défendre... A sa façon.
Il ne faisait aucuns doutes à ses yeux que peut de témoins de cette rencontre ressortiraient de cette bâtisse autrement que les pieds devants.

Les pensées des humains présents résonnaient dans sa tête comme une litanie craintive et réconfortante.
Il avait l'habitude de ce genre de mélodies, il reignait sur son trône d'une mai de fer et même si seules des rumeurs subsistaient sur ces agissements seuls une poignée de personnes avaient osées s'opposer à ses décisions et encors moins y avaient survécu.

Je vous invite à prendre place à table, tous ces mets ne vont pas se dégustés tous seuls.
Annonça le roi tout en conviant les convives d'un large geste du bras.
Les viandes encore fumantes aux odeurs d'ail et de thym annonçaient la succulence du repas, l'argenterie scintillait à la lueur des chandelles et les fauteuils en bois précieux et matelassés de velours noir donnait un ambiance lourde et précieuses.

Les salutations furent rapides et cordiales avec les deux faeries, aucune animosités, juste des personnes qui se rencontre à ce genre d'évènement qu'on pourrait qualifier de banal, mais ici tout le monde sait que ça ne l'est pas.

Une certaine agitation était là, les gens parlaient entre eux, mais à son arrivée, il avait bien sentit quelques regards sur lui et ses deux vampires qui l'accompagnait. Ce sont essentiellement les humains qui semblent craintifs quant à l'arrivé des suceurs de sang, mais il en fait abstraction pour le moment.

Après l'invitation du roi des fées, il suit ce dernier pour aller prendre place à table. Ce ne sont pas des mets dont il se restaure, il peut en manger, mais ceci n'aura pas d'effet nutritif sur lui. Seul le sang permet de nourrir un vampire. Certes, on avait prévu des coupes pleine de sang pour les siens et lui, une attention qu'il retient, mais du sang qui ne sort pas de la veine palpitante d'un cou est clairement moins bon qu'un sang qui refroidit et commence à coaguler. Sa coupe en main, il en bu une gorgée. De la viande bien saignante était présente sur la table, ça aura un peu plus de saveur pour lui. "Pour répondre à votre question de tout à l'heure Princesse, j'ai fais bon voyage. J'espère juste que je n'ai pas fais tout ce voyage pour rien. C'est rare que je sois convié à un repas avec d'autre... Encore moins avec des humains présents !" Les autres peuples ont tendance à éviter les vampires. En même temps, il ne fait rien pour se mêler aux autres, peuples malheureusement incompris et pas très aimé. C'est ainsi, c'est la vie. "Roi Sunfly, vous savez, j'ai connu certain de vos prédécesseurs ! Nos deux peuples n'ont jamais été plus que ça en désaccord direct, mais nous n'avons jamais été ami non plus. En tout cas, je ne cherche pas à être votre ennemi si ceci peut vous rassurer !" Un sourire assez simple et honnête pour conclure sa phrase. Il n'a aucun intérêt à déclencher une guerre et où devenir ennemi des fées. Une entente normale, ça lui convient, sans pour autant être les meilleurs amis du monde.

Le seigneur vampire avait bien raison de souligner la rareté de l'évènement mais à situations exceptionnelles il faut avoir recourt à des méthodes exceptionnelles.

C'est toujours un plaisir de rencontrer un souverain, j'ose espérer que la paix entre nos deux peuples se verra renforcer après cette soirée.

le roi poursuivi se phrase mais cette fois uniquement en projetant sa voix directement dans l'esprit du vampire.

Et même s'il me semble que vostre personne ne se trouvait pas dans le même camp que le sieur Obéron lors de la dernière guerre j'ose penser qu'une collaboration reste possible, vous aurez remarquer la résilience de mon peuple mais cette dernière se trouve renforcée par un sens aigue de l'opportunisme de son souverain.

Le seigneur Vlad devra faire attention à ses pensées car il n'en était plus le seul propriétaire pour cette soirée du moins.
Le flot des pensées formait aux oreilles du roi un faible brouhaha du quel il pouvait isoler à volonté les voix des uns et des autres et même s'introduire de force dans les esprits pour imposer la sienne.

Des servants arrivaient déjà pour remplir les coupes des convives déjà à table, du vin de paille doré dans les calices en argent des invités humains, une liqueur transparente et sucrée dans les coupes dorées et incrustées de pierres précieuses du roi et de la princesse et enfin un sang chaud et épais dans des coupes de cristal de roche pour les vampires et leur seigneur.
Ce que seul le roi savait c'est que ce sang frais venait d'une malheureuse victime encore vivante cachée dans une pièce à l'étage.
La princesse s'y serait très certainement opposé et aurait elle même libérée la victime de cette acte barbare si elle en avait eu la connaissance mais Coriolanus qui connaissait bien sa fille ne lui en avait soufflé mots.

Je propose donc un toast en l'honneur de nos invités humain et vampires !

Le roi se leva de son fauteuil et brandit sa coupe en l'air suivit de sa fille et des autres invités.
Vin de paille et Digitalis purpurea ne laisserai pas les témoins humains de la soirée le temps de répéter ce qu'ils y auront vu et entendu mais le poison ne ferait effet que dans quelques heures.
Les accompagnants de Dracula étaient à l'abri de ce poison mais le roi ne comptait pas laisser d'autres témoins que sa fille et le vampire et avait déjà prévu de quoi se débarrasser de ces derniers en espérant que Dracula ne prendrai pas ombrage de cette manigance mais pour le roi la raison d'état prévalait sur tout et ces témoins était un obstacle à la sécurité du peuple faerique, tout du moins dans l'esprit un brin paranoïaque de ce dernier.