Symphonie au théâtre

    L'opéra qui était joué ce soir au théâtre était tout juste splendide, les voix, les costumes, même les décors, tout avait été pensé pour honorer l'auteur (un humain mort depuis déjà quelques siècles.

Cassiopée était assise dans une des loge juste à côté de la scène, pas le meilleur endroit pour voir mais une place d'honneur notamment pour être vue; et qui pourrait la rater?
Sa robe était faite d'un large juponage fait d'une multitudes couches de tulle rouge vermillon longue jusqu'à ses pieds et soutenue par une crénoline.
La partie haute était faite du même tissu couvrant l'avant de son buste et son dos laissant ses flancs nus, ses mains étaient vêtus d'une paire de gants encore une fois du même tissu que le reste de ses vêtements et dans sa main droite elle tenait une paire de jumelles de théâtre dorées et carmin.
Sa peau était d'albâtre et délicatement recouverte de poussière scintillante tout comme son maquillage, lumineux lui aussi.

La pièce parlait de l'amour d'une elfe pour une humain et bien évidemment elle se terminait par la mort des deux, elle pourrait s'appeler "Roméo et Juliette" si Shakespeare était connu des arcadiens.
La pièce se termina par un ovation du publique et Cassiopée ne manqua pas d'applaudir gracieusement, les yeux emplit de larmes.

La jeune princesse fût vit sortie du théâtre, les loges d'honneur avait l'accès à la sortie avant les reste du publique, une fois dehors elle prit une grande bouffée d'air frais et alla s'asseoir sur le rebord de la grande fontaine sur la place du théâtre pour y baigner ses pieds, attendant là quelques minutes avant de rentrer éventuellement, à moins qu'elle ne change d'avis au dernier moment comme à son habitude.

    Le théâtre rien de mieux pour passer une bonne soirée, mais je n’étais pas là uniquement pour la pièce non, à vrai dire, je la trouve assez ennuyeuse. Un amour impossible entre un humain et une elfe, bien que j’aime le théâtre, celle-ci n’est pas celle qui m’intéresse le plus. Non, j’étais plus là pour agrandir mon réseau et vu que la pièce remporte un franc succès, je ne doute pas y trouver des personnes intéressantes.

J’observe la pièce avec mes jumelles, mais mon attention et vite attirer par une personne à la robe vermillon aucun doute sur le fait qu'elle soit une personne dans les hautes sphères de la société d’Arcadia. J’applaudis et me lève comme tout le monde et me dirige rapidement vers la sortie reboutonnant ma veste de costume espérant ne pas avoir loupé la jeune femme à la robe vermillon.

Je souris en la voyant près de la fontaine et me dirige vers elle d’un pas sûr de moi tout en reprenant une allure plus sérieuse. Une fois arrivé à son niveau, je prie la parole en disant d’un nom qui se veut courtois et amical.

- Je suis sincèrement désolée de vous déranger, mais je n’ai pu que vous remarquez dans ce théâtre et je me demandais ce que vous aviez pensé de cette pièce ?

    Cassiopée sursauta légèrement quand le jeune homme prit la parole, d'un rapide mouvement d'ailes et se leva pour se mettre face à l'homme en question et l'observa attentivement.
Il était plutôt bel homme mais pas son genre, à vrai dire elle n'avait pas de genre, les choses de l'amour ne l'intéressait pas pour elle même.
Le légère brise qui soufflait rependais son parfum de verveine et de lilas dans l'air tout en faisant voler ses cheveux argentés bouclés.

Pour tout vous dire j'ai déjà vu cette opéra plusieurs fois mais cette interprétation était fabuleuse, la soprano avait une voix d'ange et le ténor en avait une puissante, et vous qu'en avez vous pensé?

Sa voix était douce et bienveillante, elle se demandait déjà si elle allait joue quelques tours malicieux aux passants ou se laisser inviter par ce charmant jeune homme, il avait l'air plutôt bien élevé.

Mais dites moi plutôt, à qui ai-je l'honneur?

Elle tendit légèrement sa main suggérant qu'elle attendait un baise main et révélant les détails brodés sur ses gants représentant le blason de la famille royale faerie.
Elle ne cherchait visiblement pas à être discrète, d'autant plus que quelques personnes semblaient murmurer "vous avez vu c'est la princesse!" en passant par la et en sortant du théâtre.

    Je sens le parfum de la faerie qui se retourne vers moi. Et je l’écoute me dire que ce n’est pas la première fois qu’elle va voir la pièce et me parle des voix des chanteurs de l’opéra. Je souris calment, avant de me demander qui je suis. Effectivement, je ne me suis pas présenté et faut que je trouve quoi lui dire à propos de la pièce de théâtre.


- C’est vrai, je ne me suis pas présenté, excusez-moi ? Je me nomme Aragorn Lightwood. Vous avez raison, toutefois, je trouve que les musiciens étaient légèrement en dessous. Ce qui gâche un peu du spectacle.


J’écoute les personnes murmurer que c’est la princesse. Ce qui me fait sourire intérieurement. Si j’arrive à la mettre dans ma poche, cela pourra me servir à moi et mes frères et sœur pour nous venger et détruire ce royaume et en prendre le contrôle. Mais pour cela, je vais devoir la jouée assez fine et la séduire ce qui ne devrait pas être trop dure.


- Vous saviez que d’après la légende l’humain qui a écrit cette pièce aurait vendu son âme à un démon pour pouvoir écrire des pièces qui lui survivrais bien après sa mort ?

    Ma foi je trouve que l'orchestre a su faire honneur à l'œuvre, mais je ne remet pas en cause votre appréciation de la pièce.

Cassiopée n'avait en effet pas trouvé à redire aux compétences de l'orchestre et quand bien même s'eut été le cas elle n'en aurait rien dit ici, "jamais d'avis négatifs en publique" lui disait sa mère quand elle lui apprenait ce que son rang de princesse signifiait.

Et bien s'il a eu recourt à un pacte avec un démon il a bien fait, autrement comment aurions nous connaissances de ces si beaux airs?

Elle eu presque l'air triste en disant cette dernière phrase.

Le dénouement de la dernière guerre était une défaite pour tous, le fait que les démons aient été bannis plutôt que raisonnés est une tragédie qui prive notre monde de tellement de diversité, sans parler du fait que nos frères et nos sœurs au delà d'Arcadia se soient retrouvés sans défenses.

Cassiopée était réellement désolé en pensant à cet épisode de l'histoire arcadienne et était persuadée que même les êtres les plus sombres méritaient la compassion.

Mais nous ne sommes pas là pour faire grise mine n'est-ce pas?
J'ai une idée! Faites moi découvrir quelque chose de nouveau!

Sa voix était passée de la mélancolie à l'excitation en une fraction de seconde et afin de joindre le geste à la parole elle tendis son bras droit plié à Aragorn l'incitant à faire de même  afin de la guider à travers la ville comme le ferait des amis proches.

    Mais ne vous méprenez pas monsieur, je reconnais volontiers que le bannissement des démons fut une mesure nécessaire mais je déplore que cela ai été la seule solution concluante car au final qu'ont ils gagné?
Un bannissement de toutes les créatures magiques en Arcadia et s'ils revenait un jour ils y seraient eux aussi bloqué.
On peut priver une personne de beaucoup de choses mais la liberté est le bien le plus précieux que l'ont puisse posséder et nous nous en sommes nous même privé.

Les rues de la ville étaient assez peuplée, ce qui n'avait rien d'étonnant à cette heure pas si tardive et à la température douce et agréable.
Quelques personnes leur adressait un salut respectueux d'un signe de tête et parfois même d'une discrète génuflexion pour ceux et celles qui avaient reconnu la princesse.

Je ne suis pas une grande connaisseuse des jeux d'argents mais je ne suis pas ferméé à l'idée.

Voilà un gros mensonge mais elle savait que cacher certains de ses talents pouvait lui être utile.
Elle ne pouvait décemment pas avouer que de pareils jeux se déroulaient à la cour des Faeries car il est vrai que certains soir, dans l'intimité qu'offre le palais royal, la cour ressemblait à un véritable tripot où des sommes parfois indécentes passaient d'une main à une autre.
Il était arrivé à Cassiopée de gagner et de perdre l'équivalent du salaire annuel de plusieurs dizaines de personnes au sein de la même soirée, mais ses talents naturels aux jeux lui évitait en général de quitter une soirée avec moins d'argent qu'elle n'en avait en y entrant.

Il est vrai que je ne me suis pas présenté mais je pensait que vous auriez la connaissance de ma personne...

Déclara-t-elle avec un sourire ingénu.

Je suis Cassiopée Psamathée Sunfly, Régente du royaume des Faeries et Princesse héritière en second de la famille Royale régnante et légitime.

Titre pompeux s'il en est mais elle aimait rappeler son rang à qui voulait l'entendre.

.   Je me garderai bien de divulguer les secrets des événements du la cour des færies, si vous souhaitez en savoir plus sur ce sujet je vous suggère de vous y faire inviter par quelques membres de la noblesse. 
Il est important de respecter le protocole et l'étiquette si vous voulez pénétrer les sphères du palais et bien peut de non færies y parviennent. 

 
La jeune princesse ne donnait pas chère des chances du jeune homme d'obtenir une entrée à la cour sans son intervention et elle n'était pas (encore) disposé à l'y aider. 

Mais dites moi plutôt où allons nous ? 

Vous aviez parlé de quelques jeux d'argent, ma bourse n'est qu'à moitié pleine et je pense bien pouvoir la remplir en charmante compagnie. 

La perspective de jeux l'amusait déjà et son père le roi lui avait fort bien appris quelques astuces plus ou moins honnêtes d'attirer la chance de son côté, que se soit en comptant les cartes ou en utilisant quelques savants et discrète charmes et illusions. 

D'autant plus que si son companion du soir décidait de se montrer partenaire de jeu plus qu'adversaire la fortune leur sourirait. 
Les tripots de la grande ville n'étaient pas toujours très regardants et la présence d'une princesse royale risquait de leur attirer tout une foule de curieux qui compenserait aisément les pertes dues aux gains de la færie. 

Le temps se montrait toujours aussi clement et le ciel ne semblait pas vouloir se couvrir et le soleil couchant déjà bien bas sur l'horizon baignait le panorama d'une douce lumière orangée chaude, semblant napper de tendresse la ville. 
Quelques groupes de badauds mangeaient sur l'herbe ou y dansait en musique, l'ambiance était à la badinerie, bien loin des problèmes de tout les jours en encore de la menace du retour des êtres maléfiques en Arcadia. 

    Même si la jeune faerie eut un leger moment d'égarement en pensant :"M'a-t-il vraiment tutoyé!?"
Elle décida de ne pas en tenir compte en pensant qu'il y avait finalement quelques lacunes dans l'éducation de cet homme en ce qui concerne la tenue à suivre avec une princesse.
Si le roi des faeries, le père de Cassiopée, avait été présent il aurait rapidement ordonné à sa fille de ne pas fricoter avec un démon mais malheureusement pour elle, elle n'avait pas le don de télépathie du roi.

L'idée de se faire quelques pièces (ou plus) dans une maison de jeux le réjouissait d'autant plus qu'il lui était facile de donner l'illusion d'un double six aux jeux de dés.
Aragorn avait il seulement l'idée que la princesse n'hésiterait pas à tricher jusqu'à lui voler son dernier sous?

Bien sûr la maison de jeux se rendrait bien compte que quelque chose n'allait pas mais il restait à espérer qu'elle serait prudente ou au pire, que son statut de princesse lui éviterai des ennuis.

Allons donc perdre et gagner nostre argent!
Affirma-t-elle avec entrain.

Comme le démon l'avait deviné on pouvait facilement décrire la vie de cour en un seul mot :

"Opulence"

Le train de vie y était à la fois rigide à cause des règles de l'étiquette et en même temps tellement insouciant.
Tout ne pensait qu'à s'amuser et à profiter, tout ça dans le luxe et l'excès de tous les plaisirs.
Une élite dorée comme disait souvent le peuple faerie sans amertumes. Ils n'avaient en effet aucunes raisons de les envier, ils étaient en sécurité au seins de la comté d'Aeredale et les lois locales étaient grandement en leurs faveurs.
Toutes ces lois n'étaient pas nécessairement discriminatoire telle celle qui n'autorise qu'aux faeries l'accès à certains lieux mais plutôt comme la grande majorité très spécifiques comme par exemple celle qui interdisait à un artisan serrurier de réaliser des clefs en fer.

C'est un sujet au quelle Cassiopée devra porter toute son attention le jour ou elle pourrait être appeler à monter sur le trône mai pour l'heure actuel elle ne pensait qu'à s'amuser et à profiter.