L'échange ▿ Iseret.

Si Elerinna voyageait moins depuis son retour à Woodpine, en juillet, il lui arrivait de le faire pour le travail ou pour se détendre. Depuis quelques jours, elle avait trouvé du travail chez un collectionneur, un vieil ami à elle. Comme elle avait besoin de se changer les idées, elle n'avait pas vraiment hésité et elle avait accepté le travail. Ce n'était pas bien compliqué, il s'agissait principalement de faire un peu de rangement parmi les collections et du nettoyage. Si ce travail n'était prévu que pour une dizaine de jours - le temps de faire tout ce qu'elle avait à faire - un voyage était également prévu. Elerinna avait accepté avec plaisir pour rendre service à cet ami qui ne pouvait pas voyager à cause d'une mauvaise chute ne lui permettant pas de se déplacer longtemps ou trop loin.

Le jour prévu, l'elfe avait donc emprunté une machine volante pour se rendre rapidement - en quelques heures - sur le lieu du rendez-vous, à Shadowfen. Une fois sur le territoire, elle avait fait le choix de se déplacer à cheval. C'était un moyen plus pratique selon elle et puis, elle avait envie de visiter, de prendre son temps, de profiter. Elle n'était pas pressée après tout. Elle avait quitté Shadowfen en juillet, juste avant son retour à Woodpine et elle regrettait ces instants tranquilles qu'elle y avait vécu. A cet époque, ses problèmes étaient bien moins nombreux et elle vivait sa vie sans se soucier d'eux. Elle vivait, simplement. La jeune femme se dirigeait donc vers le lieu de son rendez-vous, un papier en main avec l'adresse, un sac contenant le manuscrit bien soigneusement protégé avec elle tout en profitant des paysages qu'offrait ce territoire.

Elerinna ne connaissait pas tout de la transaction. Elle savait simplement qu'il s'agissait d'un très vieux manuscrit sur l'histoire du monde extérieur à Arcadia. L'elfe avait d'ailleurs eu l'occasion et la chance de le feuilleter un peu. Elle ne connaissait pas tous les secrets qu'il renfermait, mais il semblait plus qu'intéressant pour une elfe curieuse comme elle l'était. Enfin, il n'était pas pour elle donc la question ne se posait même pas. En échange de ce manuscrit, elle devait récupérer un parchemin dont elle ne savait pas grand chose, son ami étant resté très vague sur ce point, qu'il avait sans doute jugé sans importance. L'elfe arriva à l'endroit désiré, elle descendit donc de cheval pour se diriger vers la porte d'entrée. Elle espérait ne pas être trop en retard, ayant pas mal traîné pour venir. Mais au moins elle était arrivée à destination, le manuscrit intacte avec elle. Maintenant l'échange pouvait avoir lieu. La jeune femme toqua donc à la porte et attendit patiemment qu'on vienne lui ouvrir, tout en observant les alentours.

Doux nectar verser dans sa coupe, d’un geste fluide, elle consomma le délicieux breuvage au miel qui caressa l’intérieur de sa gorge. Un petit plaisir accorder, qui avait de toute son importance. Si Iseret appréciait vivre chaque jour aussi exquisement, elle voulue que cette journée soit aussi agréable qu’un soleil d’été au bord du fleuve. Aujourd’hui, d’après les promesses faites, la dragonne devait recevoir un nouveau parchemin pour remplir sa collection. Pas besoin de bouger, on le lui apportée, elle en était toute excitée. On la fit rêver sur ce qu’elle allait bientôt tenir en main et si on ne l’avait pas duper, alors elle sera au comble de la joie.

Les Ruzaig ont toujours était connus pour leur amour de la connaissance. Ce n’était pas pour rien que beaucoup d’entre eux furent choisit comme archivistes, conseillers auprès même de la famille royale. Iseret aurait put embrasser une carrière semblable à celle de ses ancêtres. Elle serait devenue bibliothécaire nationale, institutrice pour une famille noble. Archiviste aussi. Bref, aucun métier de lettres ne lui serait refuser. Pourtant, elle avait choisit une voie plus « personnelle », égoïste peut-être, à conserver pour elle seule le savoir et à le partager à qui, elle le désire, comme ces autres dragons gardant jalousement leur trésor.

Elle attendait donc dans sa somptueuse villa antique. Imaginez une luxueuse résidence inspiré des anciens, les mêmes ayant bâtit les pyramides, mais au pied d’un volcan, donc fait dans la roche rouge du grés et de la roche volcanique même. C’était un peu comme se retrouver dans un vieux temple perdu au cœur du désert, mais où il faisait bon vivre. Particulier sans doute. Par contre, le sol était riche et fertile. Iseret venait de réussir à créer un jardin fleuris dans sa cour, mais là n’était pas le plus important.

La dragonne attendait donc chez elle. Assise sur un magnifique dossier d’ébène sculpté, elle ressemblait à ces petites reines qui recevait dans sa salle d’audience les émissaires. D’ailleurs, son salon n’était-il pas accueillant ? Un sol marbré, des colonnes tout autour de la salle, des ouvertures laissant circuler la température, et surtout, ces voiles rosé suspendus entre les dites colonnes, se mouvant sous l’effet de la brise. Et niveau décoration, on trouvait quelques fresques gravé sur les colonnes, des représentations colorés sur les murs, et des plantes bien vertes dans des pots ici et là. Une vraie salle antique.
Au bout donc, Iseret siégeait, accouder elle attendait donc. De la grande porte en face, entra une de ses servantes, toute de lin vêtue, suivit par une seconde femelle, vêtue plus comme une randonneuse ou une aventurière.

"Soyez la bienvenue dans ma modeste demeure. J’eusse comprendre que vous êtes l’envoyée de ce chère Magnus." S’adressa t’elle à son invitée avec tant de convivialité. "Le voyage a dû être long. Permettez à titre d’hôtesse, de vous offrir de quoi vous désaltérer."

D’un petit signe de la main, un serviteur accouru, portant un plateau avec une grosse carafe dessus et une coupe. Un autre derrière arriva pour porter une chaise posée devant celle d’Iseret et destinée à la livreuse. La laissant donc prendre place, on lui offrit le même breuvage que celui de la maîtresse de maison. On lui tendit avec majesté sa coupe et on les laissa seules toutes les deux.

"Il s’agit d’un vieux breuvage antique. On raconte que les plus nobles, voir les dieux anciens y buvaient pour toujours connaitre la félicité. Un goût agréable au palais avec son miel aussi doux qu’un rayon de miel. Ainsi que son petit goût de raisin le rendant sucré. Le reste…. Voyez par vous même." C’était surtout plus une boisson sucrée qu’alcoolisé. L’alcool était minime pour améliorer le gout. Iseret n’ira jamais se bourrée de toute façon, elle méprisait ces choses qui perturbaient l’esprit et vous empêcher à la réflexion. Elle préférait laisser cela aux simples d’esprits qui remplissaient Arcadia.

"En tout cas, j’admire le courage d’une elfe à venir jusqu’ici sans crainte ou ressentiment. Venir chez les dragons ne doit pas être plaisant pour ceux de votre race." Il n’y avait aucune méchanceté derrière ça. Elle évoquait le triste épisode entre les deux espèces avec cet incendie. Iseret s’en moquait un peu mais elle n’ignora pas que pour les elfes, les dragons sont des dangers, elle était surtout surprise et curieuse.

Elerinna, après avoir parcouru une longue distance à cheval, était enfin arrivée à destination. L'elfe avait profité de cette balade pour admirer les alentours, admirer les paysages qui s'offraient à elle. C'était tout ce qu'elle aimait découvrir de nouveaux paysages, profiter de ce que la nature et les dieux leur offraient. Néanmoins, elle n'en avait pas oublié sa mission pour autant et se hâta donc un minimum pour ne pas arriver trop en retard. Arrivée donc, elle descendit de cheval et se précipita à la porte d'entrée, le manuscrit rangé soigneusement dans son sac. Une femme vint alors lui ouvrir la porte, une domestique sans doute, et l'amena auprès de celle qui vivait ici après lui avoir demandé le pourquoi elle était ici.

Elerinna la suivit donc, n'ajoutant rien, émerveillée par le décor que cette maison offrait. Tout était absolument magnifique. Le regard d'Elerinna fut alors attirée par la femme qui vivait ici après avoir entendu cette dernière parler. Elerinna s'avança, souriante. Elle avait l'impression de se présenter à une audience avec l'un des souverains d'Arcadia. Cette Iseret avait quelque chose d'impressionnant, quelque chose qui imposait immédiatement le respect. L'elfe, qui n'était pourtant pas facilement intimidée, se sentit un peu perturbée et ne sut pas quoi répondre. Ou plutôt, répondit avec hésitation. « Je vous remercie. C'était un voyage très agréable. C'est toujours un plaisir de découvrir votre territoire et les paysages qui s'y cachent. » répondit-elle poliment, tout en observant le serviteur s'approcher avec un plateau. Elerinna observa ensuite un deuxième serviteur lui amener une chaise. Elle n'était pas habituée à ce genre de vie, mais il lui semblait qu'il s'agissait d'une vie bien agréable.

L'elfe s'installa donc sur la chaise et prit dans l'une de ses mains le verre qu'on lui tendait. Elle remercia les serviteurs avant de les voir disparaître. Elle se retrouvait désormais seule avec la maîtresse des lieux. « Je ne connaissais pas. Ça a l'air délicieux. » répondit-elle simplement. Malgré ses nombreux voyages au cours de ces dernières décennies, l'elfe n'avait, semble-t-il, jamais goûté à cette boisson. Ou elle n'en avait conservé aucun souvenir. Au fil du temps, il y avait bien des choses, des détails que même sa mémoire ne pouvait pas retenir. Alors comme pour confirmer ses dires, l'elfe gouta cette boisson. La dragonne avait parfaitement raison, cette boisson était délicieuse et sucrée comme il fallait. « C'est délicieux. » confirma-t-elle alors, écoutant finalement la dragonne reprendre la parole. « Certains parleront plus d'inconscience que de courage... » s'autorisa-t-elle à plaisanter, entendant ces mêmes réflexions qu'on lui faisait chaque fois qu'elle s'aventurait ici ou sur d'autres territoires jugés trop dangereux pour les elfes. « Je voyage beaucoup, j'ai visité un nombre incalculable de fois chacun des territoires d'Arcadia. Je ne crois pas qu'une espèce soit plus dangereuse qu'une autre. » Certains membres de certaines espèces, en revanche, l'étaient. L'elfe restait toujours prudente - ou elle essayait du moins - mais elle refusait de vivre dans la crainte d'une potentielle chose qui pouvait arriver. Malgré tout, l'une des plus grandes craintes d'Elerinna était le feu, alors pour elle, se retrouver ici était toujours synonyme d'une petite crainte supplémentaire, une peur qui ne la quittait pas, mais dont elle ne parlait pas et qu'elle ignorait autant que possible. « L'endroit que je préfère sur l'île se trouve ici, d'ailleurs : le volcan du Courroux. Puis, malgré mes nombreux voyages, je n'ai jamais vraiment rencontré de problèmes... Ou presque. » Des problèmes, en réalité, elle en avait rencontré, mais elle préférait se concentrer sur les bonnes rencontres, celles qu'elle garderait pour toujours en mémoire et qu'elle chérissait chaque fois qu'elle y repensait parce qu'elles lui offraient de bons souvenirs. « Vous voyagez souvent ? » s'intéressa-t-elle finalement à son interlocutrice. Parce qu'Elerinna l'imaginait davantage à rester dans son immense maison, en sécurité et au chaud, plutôt qu'à voyager durant des jours et des jours, mais elle pouvait se tromper, évidemment. Il était stupide de se fier aux apparences, bien souvent, on se retrouvait étonné d'apprendre qu'elles ne reflétaient en rien la réalité.

Iseret ignorait si l’elfe était sincère ou bien ne s’agissait-il que de classiques flatterie quand on venait vous rendre visite. Ce peuple qui ne portait guère dans son cœur les dragons, ne devait être à son aise de fouler leur territoire et craindre facilement des représailles de ces immenses créatures cracheuses de flammes. Mais bon, la dragonne ne se formalisa pas avec ça, ne cherchant pas plus si on était sincère ou non sur ce point et oublia même déjà ce premier échange. De toute manière, ce n’était pas le plus important pour aujourd’hui.

Iseret fit donc goûter ce doux nectar à l’elfe. N’ayant tant à cœur les hostilités des peuples, elle pouvait bien se permettre d’offrir quelques douceurs à son invitée. Car ce que la savanta voyait n’était pas une potentielle ennemie de son peuple, mais la messagère de la joie, qui apportait dans sa besace, un beau joyau qu’elle convoitait. Ce n’était peut-être pas la pierreries la plus précieuse qui hantait les rêves de la dragonne, cependant Iseret le convoitait comme un enfant convoiterait une sucrerie dans sur un stand de marché. Mais étant une femme civilisé, Iseret ne se jetait pas de suite sur l’objet de son désire comme un lion sur un gigot. Elle savait recevoir et faire durer le plaisir. Alors, avant de passez à toute transaction, un petit échange amical eut lieu entre elles.

"Et dans votre cas, serait-ce du courage ou de l'inconscience ?" La question était poser d’un tel naturel, qu’il était difficile de dire si c’était ne pique ou une simple boutade sans arrière pensée. C’était bien Iseret, restait ambigüe, mélangeait les impressions. Un jeu, une stratégie, une vision d’un monde plus poser peut-être. En tout cas, l’elfe devant elle, semblait déjà déstabiliser devant la dragonne, à voir si elle tiendrait encore sur ses jambes après cette rencontre.

"Que voilà de sages paroles." Répondit-elle avec ce sourire à la fois chaleureux, mais ce regard pleins de doute. La livreuse semblait bien savoir pour caresser dans le sens du poils, du moins des écailles. Si elle n’était douée pour le discours, elle savait bien choisir ses mots. Et ses phrases bien simples éveillèrent la curiosité de la dragonne. "Une bonne chose même, si vous tirez de l’expérience de vos périples. Vous explorez alors le continent uniquement pour vos livraisons ?"

Elle parla aussi du volcan. Ce mont de feu, était une merveille du monde naturelle. Si ailleurs des peuples se ventaient de leurs pyramides, palais et statues titanesque, les dragons eux avaient cette montagne qui était en gros, le symbole de toute leur nation. Le volcan du Courroux qui pourrait être l’âme même du peuple. On en déduisit bien que s’attaquer à un tel symbole, serait dangereux. Enfin, Iseret aurait aimer que sa race puisse briller par quelques prouesses réaliser de ses propres mains. Que ce soit de jardins luxuriants, de forts imprenables, de cités complexes, quelque chose représentant le savoir faire de son peuple, et ne pas se reposer que sur ce seul don laissé par les dieux. "Je vous remercie." Se contenta t’elle de tout simplement répondre.

La question lui fut poser lui fut poser de savoir si elle aussi avait l’occasion de voyager. L’elfe devait vouloir rabattre la conversation sur quelque chose qui lui était plus familier, sans doute pour se sentir plus à l’aise et plus maîtresse de l’échange. Iseret eut un instant de réflexion, le coude sur l’accoudoirs, le bout de ses doigts replier comme si elle tenait quelque chose d’invisible, pendant que son regard lui, se perdait dans le vide de la pièce avant de revenir vers la livreuse.

"Seulement si c’est nécessaire. Mon temps est précieux et je ne peux me permettre de le gaspiller en quelques passes temps. Enfin pas trop… Mais étudier des parchemins ou manuscrit vous contraint à rester sur place pendant de nombreux jours et à peu sortir pour voir le monde. Je le fais pourtant. Quand je ne peux me faire livrer par exemple, je viens de ma personne chercher ce dont j’ai besoin."

C’était à la fois vrai et faux, les occupations d’Iseret, du moins leur organisation lui échappée même. Mais dans sa tête, tout était fait dans un seul et unique but, accroitre cette puissance de l’esprit. Son visage se mit comme à rayonner, avec un sourire bien large qui allait d’une oreille à l’autre.

"Justement, j’imagine que vous êtes venue avec quelque chose pour moi non ?"

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